La Chine enquête sur Microsoft

Microsoft Corp fait actuellement l'objet d'une enquête antitrust pour défaut de transparence et vente groupée, a déclaré mardi le chef d'une autorité chinoise de la concurrence.

Le groupe américain est accusé de n'avoir pas été entièrement transparent concernant les informations fournies sur ses systèmes d'exploitation Windows et ses logiciels Office, et d'avoir regroupé son lecteur Media Player et le navigateur Internet Explorer avec le système d'exploitation, a indiqué Zhang Mao, le directeur de l'Administration d'Etat chinoise de l'industrie et du commerce (SAIC), lors d'une conférence de presse organisée hier à Beijing.

« Après plusieurs entretiens avec la SAIC, l'entreprise a exprimé sa volonté de respecter la loi chinoise et de coopérer avec les enquêteurs », a ajouté Zhang.

La SAIC communiquera les dernières informations sur l'enquête au fil de son avancement, a fait savoir le directeur, sans toutefois fournir de précision concernant les accusations.

L'enquête est axée sur le regroupement du lecteur multimédia et du navigateur, a indiqué mardi Zhao Zhanling, conseiller juridique de l'ONG Internet Society of China.

« Si Microsoft est reconnu coupable, le groupe pourrait écoper d'une lourde amende. Mais il est aussi possible qu'il ne reçoive qu'une sanction allégée, ou un simple avertissement », a-t-il déclaré.

Selon la loi chinoise, le montant de l'amende peut aller de 1 à 10 % du chiffre d'affaire de l'entreprise.

Pour certains experts, l'enquête est liée aux craintes de la Chine concernant la sécurité informatique du gouvernement et des particuliers, qui se sont amplifiées depuis la découverte du programme américain de surveillance PRISM.

Afin d'accroître ses capacités anti-espionnage, le gouvernement chinois a annoncé en novembre 2013 la création d'un Conseil de sécurité nationale, dont les rênes sont tenues par le président chinois, Xi Jinping.

Microsoft s'est refusé à tout commentaire mardi, se contentant de réitérer des propos tenus dans une déclaration faite le 28 juillet dernier, où le groupe avait déclaré qu'il était « à la disposition du gouvernement pour répondre à ses questions ».

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