L'Administration d'Etat pour l'industrie et le commerce (SAIC) a confirmé hier l'ouverture d'une enquête antitrust à l'égard du géant informatique américain Microsoft.

Lundi, une centaine d'inspecteurs ont effectué des perquisitions à l'improviste dans les bureaux de Microsoft de quatre villes de Chine, dont Shanghai, dans le cadre d'une enquête antimonopole, a déclaré l'Administration dans un communiqué.

Les inspecteurs ont interrogé plusieurs employés, dont un vice-président, des cadres dirigeants et des responsables financiers et marketing du groupe. Ils ont également fait des copies de publications financières de Microsoft, de certains contrats, d'e-mails et d'autres documents, précise le communiqué.

Ces derniers n'ont toutefois pas été en mesure de boucler l'enquête, dès lors que Microsoft leur a certifié que plusieurs responsables étaient hors du territoire chinois au moment de la perquisition.

« Nous avons ouvert une enquête antimonopole sur Microsoft, mais nous désirons interroger davantage de responsables », révèle le communiqué.

L'Administration a encore indiqué qu'elle avait ouvert un dossier le mois dernier après avoir reçu des plaintes affirmant que Microsoft n'avait pas fourni toutes les informations requises sur son système d'exploitation Windows et sur sa suite de bureautique Office.

« Nous estimons que les précédentes vérifications n'ont pas permis d'éliminer les soupçons de pratiques anticoncurrentielles de la part de Microsoft », note la SAIC.

La société n'était pas disponible pour commenter cette affaire hier, mais elle avait fait savoir lundi qu'elle serait « heureuse de répondre aux questions du gouvernement ».

Outre l'enquête pour abus de position dominante au sujet de Windows et des logiciels Office, Microsoft est également au sommet d'une vague d'antiaméricanisme en Chine depuis que l'ex-consultant des services secrets américains Edward Snowden a révélé que la technologie du groupe était utilisée pour des opérations de cyberespionnage. De nombreuses autres sociétés américaines du secteur des technologies, dont le premier fabricant mondial de processeurs pour téléphones portables Qualcomm, font aussi l'objet d'enquêtes antitrust en Chine.