Les groupes français se lancent sur le marché chinois des maisons de retraite

Par : Li Zhijian |  Mots clés : groupes, français, marché, chinois, maisons de retraite
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-06-2014

Pour les spécialistes français des maisons de retraite, la Chine est le nouvel eldorado. Des entreprises comme Colisée, Orpea et DomusVi tentent déjà de s'implanter sur ce marché au potentiel immense, mais doivent s'armer de patience et d'humilité face au fossé culturel à combler.

« L'expansion en Chine est une solution logique pour des groupes qui peuvent se sentir à l'étroit en France », juge Pascal Brunelet, directeur général délégué du Groupe Colisée, qui participait au 14e Congrès du Syndicat national des établissements et résidences privés pour les personnes âgées (Synerpa), organisé les 5 et 6 juin à Antibes.

Malgré sa petite taille (3000 lits pour 54 établissements en France), Colisée s'est lancé dans l'aventure chinoise il y a 8 ans, en créant la filiale China Colisée Beijing, basée à Beijing. Son objectif : créer 50 maisons de retraite médicalisées dans l'Empire du Milieu d'ici 5 ans.

Mais en Chine, « patience et humilité sont les maître-mots », prévient M. Brunelet. En juin, le groupe bordelais « va déposer les statuts d'une joint-venture avec un partenaire chinois et un permis de construire devrait être accordé en septembre, pour l'ouverture d'un premier établissement de 200 lits à Guangzhou fin 2015 », précise-t-il.

A l'instar de Colisée, Orpea a signé en mars un protocole avec des quartiers d'habitation et un hôpital à Nanjing, pour le développement d'une maison de retraite médicalisée de 180 lits.

Parallèlement, DomusVi (numéro trois du secteur en France) a signé un accord de partenariat avec Hanfor, un fonds d'investissement chinois, créant la société Duomei, qui lui permettra de gérer en Chine 100 maisons de retraite et 20 agences d'aide à domicile d'ici cinq ans.

A l'horizon 2025, la Chine comptera 400 millions d'habitants de plus de 60 ans, contre 180 millions en 2010. Et après deux générations successives d'enfants uniques, la charge des parents et grands-parents peut vite devenir ingérable, malgré la forte piété filiale ancrée dans la culture chinoise.

« La Chine est confrontée à un problème de vieillissement de sa population qui n'a pas été anticipé. C'est pourquoi elle se tourne vers la France, qui a une bonne réputation en matière de prise en charge des personnes âgées et où la logique de partenariat public-privé fonctionne », a expliqué Jean-François Vitoux, président de DomusVi.

Mais « on ne transpose pas ce qu'on sait faire en France, on répond à un besoin d'accompagnement de la grande dépendance, que les Chinois découvrent et face à laquelle ils sont démunis », a précisé Pascal Brunelet.

La Chine compte 3 millions de lits dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, un chiffre qui devrait être multiplié par trois d'ici 2015, selon les objectifs du 12e plan quinquennal (2011-2015).

Pour Pascal Brunelet, « C'est le moment d'aller en Chine, où le marché est colossal ».

Yann Coléou, directeur général de Korian-Medica, leader du secteur, se montre pour sa part prudent. « Je ne dis pas que je n'irai pas mais ce n'est pas d'actualité. Ce ne sont pas les mêmes codes, c'est un changement stratégique profond et je connais la pénibilité pour monter un euro de bénéfice », a-t-il dit.

« Il y a de la place pour tous les groupes mais il faut éviter d'arriver dispersés et faire face à la demande de façon cohérente », a préconisé Christophe Troyaux, responsable du pôle soutien aux filières industrielles au ministère français des Affaires étrangères et du Développement international.

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