Affaire Sanofi : des enquêtes lancées dans plusieurs villes de Chine

L'affaire prend rapidement de l'ampleur depuis qu'il a été révélé que Sanofi, le géant pharmaceutique français, avait versé des pots-de-vin à non moins de 503 médecins travaillant dans 79 hôpitaux de Beijing, Shanghai et Guangzhou au titre de « frais de recherche ».

Les départements compétents de Shanghai, de Beijing et du Guangdong ont tous fait savoir qu'ils étaient en train d'enquêter sur cette affaire. Dans la soirée du 11 août, le groupe Sanofi a quant à lui publié une dernière déclaration, dans laquelle il annonce ne pas être en mesure de confirmer ce qui a été évoqué dans la presse.

Des journalistes ont appris auprès de l'Hôpital Ruijin, rattaché à la faculté de médecine de l'Université des communications de Shanghai, et de l'Hôpital Zhongshan, rattaché à l'Université Fudan, que ces derniers accordent une grande importance à cette affaire et ont donc immédiatement débuté des enquêtes internes après avoir eu vent de cette affaire grâce à la presse. Ils travaillent en partenariat avec les départements administratifs de la santé pour enquêter sur l'ensemble des recherches scientifiques et des essais cliniques impliquant Sanofi.

Selon le responsable de l'Hôpital central de l'arrondissement de Xuhui à Shanghai, en tant que centre de la recherche clinique sur les médicaments, l'hôpital réalise des essais cliniques en partenariat avec Sanofi, avec l'approbation de l'administration de la supervision des médicaments et des denrées alimentaires. Il ne s'agit toutefois pas des médicaments évoqués dans l'affaire.

Un groupe d'enquêteurs a été mis en place par le Bureau municipal de la santé de Beijing pour travailler avec les départements du contrôle de la discipline. Aucune corruption commerciale, si elle est avérée, ne sera tolérée, et les personnes ayant transgressé la loi seront punies conformément au droit chinois.

Par ailleurs, le ministère de la Santé de la province du Guangdong a convoqué une réunion d'urgence avec les responsables des 16 hôpitaux impliqués dans le scandale Sanofi afin de prendre des dispositions par rapport aux enquêtes. Liao Xinbo, directeur général adjoint du ministère, affirme qu'il est encore trop tôt pour dire avec précision de quoi il encourt.

Depuis la révélation du scandale Sanofi, Zhong Nanshan, membre de l'Académie de l'ingénierie de Chine, pense que le versement de commissions aux médecins est dû, au fond, au système médical dans lequel la recherche du profit influence même les médecins.

Zhong Nanshan estime que, bien que l'Irbesartan-Hydrochlorothiazide et l'Irbesartan produits par Sanofi ne soient ni faux ni mauvais, un usage abusif peut être nuisible pour les patients. Il ajoute que certaines entreprises pharmaceutiques chinoises publiques versent également des commissions aux médecins, et qu'elles sont bien plus importantes.

Dans leur dernière déclaration, les responsables de Sanofi ont exprimé la volonté du groupe de coopérer avec les services compétents tout au long des enquêtes : « Les observations cliniques sur les médicaments après leur mise en vente, évoquées dans les reportages, constituent une partie importante du processus de développement des médicaments, il s'agit là d'une pratique courante dans le secteur pharmaceutique mondial ».

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