Le géant pharmaceutique français Sanofi-Aventis est soupçonné de corruption
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-08-2013
Les allégations d'un dénonciateur selon lesquelles le géant pharmaceutique français Sanofi-Aventis aurait offert des pots-de-vin à plus de 500 médecins en Chine vers la fin de 2007 pour augmenter ses ventes sont prises « très au sérieux » par la compagnie.
Un dénonciateur anonyme a indiqué jeudi au journal « 21st Century Business Herald » que le personnel de Sanofi a versé environ 1,69 million de yuans (276 000 $) en pots-de-vin à 503 médecins dans 79 hôpitaux de Beijing, Shanghai, Hangzhou et Guangzhou en novembre 2007. La compagnie aurait également offert, chaque mois de mai à octobre en 2007, des pots-de-vin à 43 médecins dans cinq hôpitaux de Beijing sous forme de paiements en espèces et de cadeaux.
Ces allégations surviennent après que quatre cadres chinois de la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline eurent été détenus le mois dernier sous des soupçons de corruption et de violations liées aux impôts. Le planificateur économique suprême de la Chine fait actuellement enquête sur les prix de 60 compagnies pharmaceutiques nationales et étrangères.
La société pharmaceutique britannique AstraZeneca et la belge UCB ont récemment admis faire l'objet d'une enquête par les autorités chinoises.
Selon les conjectures du « 21st Century Business Herald » de Guangzhou, province du Guangdong, et d'après le contenu fourni à la publication, le dénonciateur travaillerait dans la haute administration de Sanofi-Aventi en Chine.
Le dénonciateur a indiqué que les pots-de-vin ont été donnés sous la rubrique des dépenses de recherches et il n'a donné que le nom « Pei Gen » au journal.
« Sanofi a confiance dans ses opérations commerciales en Chine et s'engage à mener des affaires avec intégrité partout dans le monde. Nous sommes déterminés à respecter les principes éthiques régissant nos activités et nous nous engageons à respecter les lois et règlements qui s'appliquent dans chaque pays où nous avons des opérations. Nous appliquons une tolérance zéro à toute pratique immorale », a déclaré la compagnie. « En ce moment, il serait prématuré de commenter les événements qui ont pu se produire en 2007. »
La Commission nationale de la santé et de planification des naissances a récemment approuvé un plan de lutte contre ce qu'elle a appelé les comportements inappropriés dans la vente de médicaments. Li Bin, directeur de la commission, a souligné en juillet qu'une réforme médicale est nécessaire pour combattre la corruption dans une industrie où beaucoup d'hôpitaux chinois dépendent de la vente de médicaments.
Actuellement, le gouvernement central fixe une norme de prix pour les services médicaux fournis par les hôpitaux publics. Beaucoup d'experts croient que la politique maintient le prix des services artificiellement bas et fait pression sur les hôpitaux et les médecins pour qu'ils vendent plus de médicaments et acceptent possiblement des pots-de-vin.
Niu Zhengqian, directeur adjoint de l'Association des entreprises pharmaceutiques chinoises, a indiqué que la clef pour empêcher les médecins de prescrire trop de médicaments réside dans le changement de la façon dont l'industrie de l'assurance maladie paie les hôpitaux.
« Actuellement le secteur public de l'assurance maladie paie les hôpitaux selon chaque article du service qu'ils fournissent, et il les encourage à choisir des produits plus chers pour lesquels les médecins peuvent obtenir plus de dessous-de-table illégaux », a déclaré M. Niu.
Un système de paiement par anticipation est également efficace, selon Wang Hongzhi, consultant dans l'industrie des soins de santé. Avec ce plan, une agence de soins de santé du gouvernement local paie à un hôpital une somme d'argent spécifiée pour couvrir les frais des soins de santé. S'il y a un surplus, l'hôpital l'empoche; s'il y a un déficit, il doit partager les coûts avec l'agence locale.
« Si le marché est plus concurrentiel et s'il y a plus de fournisseurs privés en soins de santé, cela aidera également à résoudre les problèmes de l'industrie », a indiqué M. Niu.
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