Beijing interdit au directeur financier de GSK de quitter le pays

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Beijing, interdit, directeur financier, GSK , quitter
French.china.org.cn | Mis à jour le 18-07-2013

La Chine empêche le directeur financier en Chine de GlaxoSmithKline de quitter le pays, la police accusant le laboratoire pharmaceutique d'avoir corrompu des fonctionnaires et des médecins, a déclaré hier un porte-parole du groupe.

Depuis que l'interdiction de sortie du territoire a été imposée à Steve Nechelput à la fin du mois de juin, le directeur, qui est toujours libre de voyager à l'intérieur de la Chine, a continué d'exercer ses fonctions. Le porte-parole a ajouté qu'il n'avait pas été interrogé, arrêté ou détenu par la police.

La police a accusé GSK d'avoir transféré jusqu'à 3 milliards de yuans (373 millions) à des agences de voyage et de conseil pendant six ans pour que celles-ci lui servent d'intermédiaires dans une campagne de corruption. En réaction, GSK s'est dit profondément préoccupé par les allégations, qu'il a qualifiées de « honteuses ».

La procédure lancée contre Nechelput, un ressortissant britannique, fait monter la pression qui pesait déjà sur GSK, alors que la Chine a récemment lancé une série d'enquêtes visant à réguler le secteur pharmaceutique.

Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué que le pays était prêt à fournir une assistance consulaire. Quant à une éventuelle réaction de Londres concernant la restriction de déplacement imposée à Nechelput, le porte-parole a répondu que « si une requête est en cours, c'est aux autorités chinoises de s'en occuper ».

Mark Reilly, patron de Nechelput et directeur général de GSK pour la Chine, a quitté le pays le 5 juillet pour se rendre au Royaume-Uni, où il devait assister à une série de « réunions de routine ».

Quatre hauts dirigeants de GSK ont été placés en détention par la police, parmi lesquels figurent le vice-président et directeur des opérations Liang Hong, qui a avoué mardi à CCTV avoir sollicité des agences de voyages pour faire passer des pots-de-vin en organisant des conférences, dont certaines n'ont jamais eu lieu.

D'après un spécialiste de l'industrie pharmaceutique, étant donné que les enquêtes visent principalement des employés chinois de GSK soupçonnés de fautes professionnelles, la Chine souhaite sans doute garder Nechelput sur le territoire afin qu'il puisse fournir, au besoin, des informations financières.

La Chine est connue pour sa culture où il est commun que les sociétés pharmaceutiques graissent la patte aux médecins, ceux-ci comptant sur leurs prescriptions pour compenser de faibles salaires.

Cependant, ces pratiques sont de plus en plus en porte-à-faux avec les efforts du gouvernement pour combattre la corruption, et les entreprises ont du mal à rentrer dans le rang sans être contraintes de renoncer à des intérêts commerciaux dans un marché fortement compétitif.

Gao Feng, le directeur de l'unité d'enquête sur les crimes économiques au sein du ministère de la Sécurité publique, a déclaré cette semaine que des virements d'argent similaires à ceux de GSK avaient été réalisés par d'autres entreprises pharmaceutiques multinationales en Chine.

Il n'a toutefois pas divulgué les noms de ces entreprises.

Interrogés sur l'affaire, les laboratoires ci-dessous ont nié avoir été contactés par les autorités chinoises dans le cadre d'enquêtes sur des pratiques de corruption : Novartis, Roche, Abbott, Eli Lilly, Bayer, Novo Nordisk, Takeda and Astellas.

La Chine est un marché de plus en plus prisé par les laboratoires pharmaceutiques, qui espèrent se développer dans les marchés émergents afin de compenser leurs ventes ralenties dans les pays occidentaux, où ils ont perdu leurs brevets pour de nombreux médicaments, autrefois parmi les plus vendus.

Selon IMS Health, qui analyse les tendances du secteur pharmaceutique, la Chine devrait remplacer le Japon en tant que deuxième marché du médicament au monde derrière les Etats-Unis, d'ici 2016.

Par ailleurs, GSK a indiqué que son PDG Andrew Witty quittera ses fonctions au conseil consultatif du ministère britannique du Commerce et de l'Industrie à la fin de l'année 2013, comme cela était initialement prévu.

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