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Le secteur financier : moteur de la coopération durable Chine-Afrique

L'époque où, dans les années 90, des entrepreneurs chinois étaient arrêtés avec, dans leurs valises, d'importantes sommes d'argent destinées à démarrer leurs affaires en Afrique est aujourd'hui révolue, a indiqué Wei Jianguo, secrétaire général du Centre des échanges commerciaux internationaux de Chine, lors d'un forum sur les investissements financiers chinois en Afrique organisé fin mars à Beijing.

Le soutien financier est aujourd'hui la clé du développement durable de la coopération sino-africaine, a affirmé M. Wei, qui fut en outre vice-ministre du Commerce.

Selon les statistiques du ministère chinois du Commerce, depuis 2009, la Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique. Les échanges entre les deux parties sont ainsi passés de 10 milliards de dollars en 2000 à plus de 200 milliards en 2012, tandis que les investissements chinois cumulés en Afrique ont avoisiné les 20 milliards de dollars l'année dernière, enregistrant une croissance de plus de 70% sur un an.

Cette double croissance impressionnante coïncide avec le développement rapide du continent africain, où le PIB connaît depuis plus de dix ans une hausse annuelle de 5 à 6%.

Bien que l'Afrique soit un des moteurs de la croissance économique mondiale, le marché financier local chargé de soutenir l'économie réelle est loin d'être mûr.

Force est de constater que de nombreux projets chinois en Afrique, surtout ceux de grande ampleur, sont caractérisés par un cycle industriel long et ont d'importants besoins de financement, a noté le vice-président de la Commission de promotion du commerce international de Chine, Zhang Wei, à l'occasion du forum.

Il a appelé les banques chinoises et les établissements financiers africains à accroître leur soutien à ces projets.

Outre les deux grandes banques chinoises à caractère politique, à savoir la Banque de développement de Chine et la Banque d'import-export de Chine, plusieurs banques commerciales ont élargi ces dernières années leur présence en Afrique.

En 2000, la Banque de Chine et la Banque de construction de Chine ont ainsi ouvert leurs succursales à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il s'agit d'une première percée sur le marché africain, et cet emplacement stratégique leur permet de couvrir les pays voisins.

Le directeur de la succursale de la Banque de Chine à Johannesburg, Qiu Zhikun, a indiqué que pour répondre aux besoins des échanges commerciaux sino-africains, la banque envisageait d'ouvrir dans les années à venir des établissements au Kenya, en Angola, à l'île Maurice et au Nigéria, ainsi que de nouer une coopération avec des banques au Ghana, en Ouganda, en Egypte, au Maroc et au Cameroun.

Quant à la Banque de construction de Chine, après douze ans sur le continent, elle est devenue l'une des banques étrangères les plus importantes dans le sud de l'Afrique, et ses activités couvrent les secteurs de la manufacture, de l'exploitation des mines, du raffinage du pétrole, des finances, des télécommunications, de la logistique et des transports.

En 2008, la Banque du commerce et de l'industrie de Chine (BCIC), le plus important organisme chinois de prêt, a acheté, pour 5,5 milliards de dollars, une participation de 20% dans l'établissement sud-africain Standard Bank. Des analystes estiment que si la BCIC n'accompagnait pas ses clients en Afrique, ces derniers frapperaient à la porte de banques étrangères, dont la Standard Chartered Bank, la HSBC, la Barclays Bank et la Citibank, qui disposent de riches expériences et d'importants réseaux locaux.

"L'Afrique est une région stratégique pour la BCIC, car il est difficile d'explorer les marchés européens et américains déjà mûrs. Par ailleurs, les gouvernements et peuples d'Afrique sont très reconnaissants vis-à-vis de la présence chinoise", a indiqué le représentant général de la BCIC en Afrique, Liu Yagan. La BCIC empoche chaque année plus de 2 milliards de yuans de bénéfices dans le cadre de sa prise de participation dans la Standard Bank.

Jacko Maree, PDG de la Standard Bank, a révélé que l'un des principaux avantages de cette acquisition était la venue d'investisseurs chinois en Afrique en relation avec la BCIC.

D'après Teng Liliang, directeur du marketing du Fonds sino-africain de développement, qui appartient à la Banque de développement de Chine, malgré des progrès, les banques publiques chinoises sont confrontées à de nombreux règlements qui entravent leur expansion à l'étranger. Il encourage cependant les capitaux privés à tenter leur chance en Afrique afin de combler le manque de financement touchant les sociétés chinoises.

Toutefois, une bonne gestion des risques est nécessaire, a averti la Standard Chartered Bank lors du forum. "Il faut choisir le bon endroit, comprendre les lois et réglementations locales et mener une surveillance vigoureuse", a suggéré un directeur chargé de la clientèle africaine de cette banque.

Agence de presse Xinhua     2013/03/21

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