Les autorités environnementales de Beijing ont fermé 103 usines mardi, rappelé 30 % des voitures du gouvernement hors des routes et adopté plusieurs autres mesures dans l'ensemble de la ville pour tenter de réduire le smog.

Les mesures seront maintenues jusqu'à jeudi, alors que les prévisions annoncent de la neige et du vent qui assainira l'air.

L'indice de qualité de l'air (IQA), qui mesure les particules PM 2,5, n'a cessé d'enregistrer des niveaux de 300 à plus de 400 depuis lundi, a annoncé le Centre municipal de surveillance de l'environnement sur son site internet.

Gao Xia, responsable de la communication avec les médias de la Commission municipale de l'économie et des technologies de l'information, qui a mis en œuvre les mesures d'urgence, a confirmé la fermeture de 103 usines de métallurgie, de matériaux de construction et de l'industrie chimique.

« Les usines d'autres industries moins polluantes sont encouragées à suivre cet exemple, mais ce n'est pas obligatoire », a-t-elle déclaré.

Wang Xiaoming, responsable de la communication avec les médias du Bureau de la protection environnementale de Beijing, a confié qu'il s'agit de la première fois que des mesures si strictes sont appliquées.

« Les éléments plus sévères du plan d'urgence ne couvrent plus seulement un ou deux districts où la pollution est grave, mais tous les quartiers de la ville », a-t-il précisé.

Certaines mesures, telles que l'arrêt des camions chargés de matériaux de construction, qui étaient auparavant appliquées uniquement lorsque l'IQA dépassait 500, sont maintenant en vigueur lorsque l'IQA dépasse 400.

« La poursuite des mesures après jeudi dépend de l'état de la pollution », a-t-il noté. Yi, une employée de Beijing Urban Construction Group, a déclaré que les 56 chantiers du groupe avaient été mis à l'arrêt de mardi soir à jeudi.

« Nous les supervisons pour assurer la bonne application des consignes », a-t-elle ajouté.

Mais un employé anonyme de China Huaneng Group, la plus grande entreprise publique de production d'énergie de Chine, a admis ne pas connaître le plan d'urgence. « Toutes les centrales produisent des polluants, mais les gens ont besoin de nous en hiver », a-t-il souligné.

Zhou Rong, directrice des divisions du climat et de l'énergie de Greenpeace, a salué l'application du plan, mais a confié ne pas savoir si celui-ci serait efficace.

« La pollution atmosphérique n'est pas le problème singulier d'une ville, elle concerne toute une région », a-t-elle observé, notant que les villes et provinces voisines doivent aussi avoir un plan d'urgence similaire. Elle a estimé que puisque les mesures ne sont en place que depuis deux jours, cela ne peut pas faire une grande différence sur le long terme.

Certains pensent que le renforcement de la législation est nécessaire. Le magnat de l'immobilier Pan Shiyi a lancé un sondage sur son microblog Sina mardi pour obtenir le soutien du public pour son projet de loi sur l'air propre.

« Je montrerai les résultats du sondage à l'Assemblée populaire municipale de Beijing et au gouvernement local », a-t-il écrit. Au moment de la rédaction de cet article, la motion de Pan avait réuni 34 509 votes, avec un soutien de 98,8 % des votants.

Entre le 1er et le 29 janvier, il y a eu 24 jours de smog à Pékin, le nombre le plus élevé depuis 1954, selon un article du Quotidien du peuple mardi.