Le récent rapport du Congrès
américain concernant deux géants chinois des télécommunications,
Huawei et ZTE, est sans fondement et compromet la réputation et la
crédibilité de Washington.
La semaine dernière, le Comité
d'intelligence économique de la Chambre des Représentants des
Etats-Unis a publié un rapport, selon lequel Huawei et ZTE
représentent une menace potentielle pour la sécurité nationale des
Etats-Unis.
Pourtant, si l'on examine ce
rapport et les articles de presse concernés, il n'est pas difficile
de constater qu'il est peu convaincant.
Premièrement, le rapport manque de
preuves solides pour étayer sa conclusion. Deuxièmement, certains
députés américains ont investi dans des sociétés concurrentes de
Huawei, par conséquent leurs intérêts personnels pourraient avoir
influé sur leur jugement. Troisièmement, il est évident que
Washington utilise cette affaire comme carte politique.
Bill Plummer, le porte-parole de
Huawei aux Etats-Unis, a déclaré que "ce rapport est un peu plus
qu'une tentative de dénigrement de la Chine et qu'une mesure de
protectionnisme. Prendre une société internationalement reconnue
comme Huawei pour cible de ce genre d'attaques est également un
exemple flagrant de diffamation.
Huawei et ZTE ont exprimé leur
colère, et de nombreux médias, y compris certains médias
occidentaux, ont émis des doutes sur le rapport.
Selon une colonne de San Francisco
Chronicle, "Il n'y a dans ce rapport rien d'autre que des
insinuations, suppositions et accusations par association, qui
suggèrent que lesdites sociétés sont impliquées dans le
cyber-espionnage, interfèrent avec malveillance dans la chaîne
d'approvisionnement des technologies de l'information et de la
communication des Etats-Unis et menacent le principe de la libre
entreprise".
En revanche, une analyse des
investissements des 535 députés du Congrès américain publiée par le
Chinese Business Journal révèle que ce rapport est non seulement
politiquement motivé et plein de préjugés contre la Chine, mais
qu'il répond en outre aux intérêts personnels des députés.
Soixante-treize députés américains
ont investi dans Cisco, le géant américain des télécommunications
qui considère depuis longtemps Huawei comme son principal
concurrent.
Le Washington Post a obtenu
récemment une présentation de sept pages datant de septembre 2011
distribuée par Cisco. Le document, intitulé "Huawei et la sécurité
nationale", a été utilisé pour détourner les clients de son
concurrent Huawei, a confié un employé de Cisco sous couvert
d'anonymat.
Par ailleurs, le rapport du Congrès
américain, qui intervient au cours de la campagne présidentielle
américaine dans laquelle les tensions commerciales avec Beijing
sont une question importante, met en lumière les préjugés des
politiciens américains à l'égard de la Chine.
La combine du Congrès américain ne
marche même pas bien au Royaume-Uni, son plus proche allié.
"A l'instar du gouvernement
britannique, nous ne voyons pas le besoin de changer notre position
à la suite du rapport des Etats-Unis", a affirmé un porte-parole du
groupe BT, la plus grande entreprise britannique de
télécommunications.
"Nous considérons qu'elles (Huawei
et ZTE) offrent un bon rapport qualité/prix, c'est pourquoi nous
les avons choisies comme fournisseurs dans un marché international
très concurrentiel", a-t-il ajouté.
Le mois dernier, Huawei a annoncé
son intention d'investir 2 milliards de dollars au Royaume-Uni pour
améliorer le réseau de télécommunications du pays.
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