Après 18 mois seulement chez PSA, Sun Xiaodong, le directeur marketing de la branche asiatique du groupe, est parti travailler chez son concurrent, le constructeur chinois Geely. Une perte importante qui rend les analystes encore plus sceptiques quant à l'avenir du groupe français en Chine.
Pourquoi cette démission prématurée ? Selon une source proche de l'ancien responsable du marketing PSA China, « c'est sans doute dû à la frustration liée à son poste chez PSA, où, contrairement à ses attentes, il n'a pas droit à l'exercice des pouvoirs.” Sun avait réalisé un “miracle” de marketing lorsqu'il était le directeur adjoint du GM Shanghai. Le constructeur français l'avait invité, en espérant qu'il puisse faire profiter PSA de son expérience de réussite, puisque les ventes du groupe étaient toujours dans le rouge. Mais malheureusement, rien n'a marché au sein de l'entreprise française: des communications très difficiles et le fossé entre les deux cultures différentes… ces difficultés ont finalement fait fuir cet homme très doué en matière de marketing.
Contrairement à un marché automobile européen en repli, le chiffre d'affaires de PSA a progressé de 7,5 % par rapport à l'an dernier, en enregistrant 209 000 ventes de véhicules en Chine. Un chiffre bien encourageant pour les français. Mais en comparaison avec ses concurrents qui ont fait un carton en Chine (26,5% de progression pour les allemands, 19,9% pour les américains, et 13,0% pour les coréens), le constructeur français se trouve loin derrière ses homologues sur le plus gros marché du monde.
Selon le planning du PDG Philippe Varin, PSA compte augmenter sa part de marché à 10% dans les pays émergents: un bel objectif qui semble toujours très éloigné des autres sur le marché chinois, étant donné que sa proportion commerciale n'a atteint que 4% jusqu'à présent.
Aucun avancement sur les ajustements envisagés depuis longtemps dans les deux joint-ventures co-créées avec le groupe chinois Dongfeng. D'un autre coté, le concept du nouveau véhicule Citroen DS, qui vient d'être commercialisé en collaboration avec son nouveau partenaire Changan, ne paraît pas assez convaincant pour les consommateurs chinois. Il semble que PSA se trouve aujourd'hui dans une situation difficile qui résulte à la fois de raisons conjoncturelles et de raisons structurelles. Il reste à voir quel avenir s'offre au groupe français en Chine?
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