Aux alentours des sites olympiques de Londres, les grands commerçants anglais ont mis en place un autre genre de compétition, mais invisible cette fois : attirer le plus de voyageurs chinois. Certains médias ont même baptisé « livres sterling chinoise » ou « livres sterling pékinoise » l'argent dépensé par les consommateurs chinois en Angleterre. Cependant, depuis cette année, influencée par le ralentissement de la croissance macroéconomique et l'atonie de la consommation, l'expansion des marques de luxe et les ventes en ligne sont victimes d'un « ralentissement ». Il semble que les clients chinois soient en train de restreindre leurs achats de produits de luxe.
Les chiffres
Les données publiées par le Bureau national des statistiques le 9 août montrent qu'en juillet 2012 le volume des ventes au détail d'articles de consommation était de 1631,5 milliards de yuans, soit une augmentation nominale de 13,1% par rapport à l'an dernier, et une réduction de 0,6 points par rapport aux 13,7% de croissance en juin. De janvier à juillet, le volume des ventes au détail d'articles de consommation a atteint 11 453,7 milliards de yuans, soit une hausse nominale de 14,2% par rapport à la même période l'an dernier.
Parmi les entreprises de vente au détail dont le volume de vente est au-dessus de la moyenne, la croissance nominale de la consommation de joaillerie était de 14%, beaucoup plus importante que celle des produits pétroliers et que celle d'automobiles, qui étaient respectivement de 11,3% et de 4,7%. Mais, par rapport à la forte croissance (50%) des deux années précédentes, il s'agit d'une chute indéniable de la consommation de ces produits.
En fait, avant la publication de ces données, certains sites de vente en ligne de produits de luxe s'étaient déjà aperçus de cette réduction. En tant que site de vente de produits de luxe célèbre en Chine, shangping.com bénéficie depuis sa création d'une transaction moyenne de 2 000 yuans par client. Le site maintient ainsi une croissance trimestrielle de 200%. Wu Qiong, directrice du service relations publiques explique: « Depuis cette année, nos concurrents ont tous été confrontés à un ralentissement de la consommation des produits de luxe. Certains sites de vente en ligne ont connu une chute des ventes, voire même la faillite. Cette année, le volume des ventes de notre société est évalué à la baisse par rapport à 2010 et 2011. »
Outre les sites de vente en ligne, les marques de luxe témoignent aussi d'une baisse de croissance en Chine ou d'une contraction du marché chinois.
D'après Li Yun, analyste chez Guodu Securities, Prada a projeté d'ouvrir 10 à 12 nouvelles boutiques en Chine au début 2012. Cependant, aucune nouvelle boutique n'a ouvert en Asie-Pacifique au premier trimestre 2012. L'expansion du nombre de boutiques est moins rapide que prévue, en raison des mesures préventives mises en application au quatrième trimestre 2011 par ces marques de luxe face au ralentissement de la croissance macroéconomique. (À suivre)
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