Dans le contexte du développement rapide de l'économie chinoise, l'internationalisation du yuan attire davantage l'attention du public, et les règlements transfrontaliers en yuans deviennent de plus en plus fréquents avec un montant de 2 500 milliards de yuans en 2011, soit une croissance de 394% en comparaison avec l'année 2010, ou 10,5% du total des affaires internationales chinoises réalisées en 2011.
Pour les entreprises chinoises, il est profitable d'employer le yuan dans les règlements internationaux, de sorte à réduire les coûts de transaction et les délais de règlement.
Selon des observateurs, les règlements transfrontraliers en yuans ont connu un essor dans les affaires entre les entreprises chinoises et celles des économies émergentes, notamment de l'ASEAN, en raison de la prospérité commerciale entre ces régions. En revanche, les entreprises chinoises n'arrivent pas à utiliser le yuan dans les transactions destinées aux marchés traditionnels européens ou américains, et le dollar américain reste toujours la devise principale des règlements transfrontaliers dans les affaires internationales chinoises.
« Il est encore trop difficile de calculer en yuans dans les affaires internationales », a indiqué Lin Jianbin, responsable de la filiale à Shenzhen du groupe chinois Great Wall informatique. Jusqu'à maintenant, le dollar américain est la seule devise de règlement international de l'entreprise. « Le yuan n'est pas encore reconnu comme une devise internationale en général. Nos clients ont l'habitude de régler leurs comptes en dollars », a expliqué M. Lin, citant le fait que ses clients ont toujours décliné leurs propositions d'utiliser le yuan dans les règlements transfrontaliers.
En fait, la forte volatilité du yuan n'est pas favorable à l'internationalisation de la devise, a indiqué Lee Zhi, responsable de l'exportation du groupe Panpan Portes de sécurité. « La stabilité est nécessaire pour que les devises puissent être utilisées dans les règlements transfrontaliers », a poursuivi M. Lee. Son entreprise a sans doute intérêt à utiliser le yuan dans ses règlements internationaux, mais à défaut d'accords entre la Chine et de nombreux pays européens ou américains sur l'échange des devises, les clients de ces régions ont du mal à accepter le yuan comme devise de règlement.
Selon des analystes, la situation actuelle du yuan sur le marché financier international n'est pas vraiment adaptée au poids de l'économie chinoise dans le monde. Pour changer de manière active la situation, la Chine devrait multiplier rapidement ses accords internationaux en échange des devises, accélérer la construction des centres off-shore du yuan, et s'efforcer de maintenir la stabilité de la devise.
À présent, la Chine a établi avec près de 20 pays ou régions du monde des accords sur l'échange de devises, et les règlements en yuans sont effectivement intervenus dans les affaires entre la Chine et 181 pays ou régions étrangers. De nombreux instituts financiers internationaux voient aussi d'un bon oeil le règlement transfrontalier en yuans. Selon une estimation de Deutsche Bank, le montant des règlements internationaux en yuans s'élèvera à 3 700 milliards de yuans en 2012, soit 15% des affaires internationales chinoises. |