China Petroleum & Chemical Corp, ou Sinopec, poursuivra ses investissements à l'étranger dans le gaz et le pétrole naturels non conventionnels afin d'augmenter sa production et de compenser les pertes de ses activités de raffinage, a déclaré un responsable de la compagnie lundi 26 mars.

« Investir à l'étranger est notre stratégie à long terme », a déclaré le président Fu Chengyu lors d'une conférence sur les bénéfices.

Fu a déclaré que la société se concentrerait sur les ressources pétrolières et le gaz naturel à l'étranger, dont l'huile de schiste, le gaz de schiste, et les autres ressources non conventionnelles.

Fu a dit s'attendre à une augmentation rapide de la production de gaz naturel, principalement à partir de sources non conventionnelles, au cours des cinq prochaines années.

Le président du groupe, Wang Tianpu, a ajouté que la société s'intéressait également aux opportunités d'investissement dans le raffinage et la pétrochimie ainsi qu'aux opérations liées au stockage et à la logistique afin d'intégrer ses activités en amont et en aval.

En janvier dernier, Sinopec avait décroché un accord de 8,5 milliards d'euros avec Saudi Aramco, la compagnie pétrolière étatique saoudienne, avec un partenariat pour une raffinerie de pétrole dont l'ouverture est prévue pour 2014.

Dans un communiqué publié dimanche 25 mars, Fu a déclaré que la société ferait en 2012 pleinement usage des marchés intérieurs et étrangers pour stimuler sa capacité à obtenir des ressources et qu'il accélèrerait le développement du gaz naturel.

Ses propos n'ont pas précisé le montant destiné à l'étranger.

Selon un rapport de la China National Petroleum Corp, Sinopec est le premier groupe à dépenser près de 20 milliards en fusions et acquisitions à l'étranger en 2011, en dépit de la hausse des prix du pétrole brut, ces derniers ayant érodé ses bénéfices dans le secteur du raffinage.

Les compagnies pétrolières chinoises, comme leurs homologues étrangères, acquièrent des actifs dans le gaz non conventionnel, en particulier le gaz de schiste, et dans le forage en eaux profondes, a précisé Wu Mouyuan, un expert à l'Institut de recherche en économie & technologie de la CNPC.

Sinopec, dont la production de pétrole brut a atteint les 217 millions de tonnes métriques l'année dernière, a enregistré une perte de 35,8 milliards de yuans (5,7 milliards de dollars) pour son activité de raffinage en 2011, les prix, étroitement contrôlés, des produits pétroliers domestiques étant beaucoup plus bas que ceux, élevés, des prix du pétrole brut au niveau mondial.

Son bénéfice net a chuté de 30 % au quatrième trimestre 2011, même si le bénéfice net pour l'année a augmenté de 1,4 %, à 71,7 milliards de yuans, a indiqué Sinopec.

« Savoir si le secteur du raffinage cessera de perdre de l'argent dépend de l'évolution du prix du pétrole brut », a ajouté Fu. « Si l'augmentation persiste, il est probable que le secteur restera dans le rouge, mais avec une perte moins importante. »

Toutefois, les récentes hausses des prix du carburant en Chine aideront à compenser les pertes, a précisé Fu.

Au début du mois de mars, la Chine a augmenté ses prix de carburant pour la deuxième fois cette année. Selon les analystes, Sinopec sera le principal bénéficiaire de cette hausse.

Les hausses de prix du carburant cette année sont beaucoup plus fréquentes qu'en 2011, quand le gouvernement central avait, à trois reprises, augmenté ses prix.

Si ce rythme persiste en 2012, Sinopec engrangera sans aucun doute des gains beaucoup plus importants, a déclaré Liang Jianmin, analyste chez Capital Securities.