Le groupe China Eastern Airlines a déclaré il y a peu qu'aucune commande de la société n'a été annulée, rejetant la rumeur selon laquelle les compagnies aériennes chinoises avaient bloqué des commandes valant 12 milliards de dollars pour des appareils Airbus 340 et 380. Selon des experts, il est peu probable pour les parties concernées par l'imposition de la taxe carbone d'engager les démarches réelles avant les négociations officielles. Les rumeurs servent plutôt à influencer l'ambiance des négociations.
Louis Gallois, co-président d'EADS et PDG d'Airbus, a dit récemment que la suspension des commandes par les compagnies aériennes chinoises risque de déclencher une guerre commerciale entre la Chine et l'UE. Cependant, Luo Yueping, secrétaire au conseil d'administration de China Eastern Airlines, a constaté que sa compagnie n'avait pas annulé ses commandes, et que de nouvelles commandes seraient envisagées uniquement en termes de décision commerciale.
Liu Shaoyong, député à l'APN et directeur général de China Eastern Airlines, a confirmé que le gouvernement chinois avait demandé expressément à la compagnie de ne pas contacter les autorités de contrôle d'émission de CO2 de l'UE. ''Sans contact, c'est aussi simple que ça. Nous n'allons verser aucun sou à titre d'impôt sur les émissions de CO2. L'UE va sans doute réviser sa décision dans le cadre de l'AITA (Association internationale du transport aérien).''
À présent, plusieurs pays se sont alignés sur le boycott de la taxe carbone, et vont probablement prendre ensemble des mesures de riposte. Mais des analystes estiment toujours qu'une guerre commerciale est peu probable.
Liu Mingli, spécialiste en économie européenne à l'Institut des études sur les relations internationales, a indiqué que la position de l'UE serait délicate en cas de guerre commerciale, d'autant plus que sa situation économique est tellement inquiétante qu'elle ne pourrait pas supporter un tel conflit avec l'alliance des principales entités économiques du monde.
Jiang Yuechun, spécialiste en économie et en diplomatie à l'Institut des problèmes internationaux de la Chine, pense aussi qu'une guerre commerciale serait catastrophique pour toutes les parties concernées. Il pense que les négociations permettront d'aboutir à la meilleure solution.
D'autres analystes estiment que les déclarations du directeur d'Airbus pourraient exercer une certaine pression sur les autorités concernées de l'UE, surtout que l'UE ne va pas facilement abandonner le marché chinois en plein essor au moment de sa propre récession. |