Face à la récession de l'UE et à la faiblesse du dollar, les pays asiatiques ont intérêt à approfondir leur coopération financière et d'élargir leur couverture des règlements transfrontaliers en leurs propres devises, afin de disposer de leur propre système commercial et de se débarrasser de la dominance du dollar et de l'euro. Voilà une opinion commune entre les économistes présents au Forum asiatique des finances 2012 actuellement en cours à Hongkong du 16 au 17 janvier).
Pour les économistes au forum, la notion de moteur économique asiatique ne repose pas simplement sur la croissance du commerce régional, mais aussi sur les coopérations en matière du commerce, de l'investissement et du financement sous la grande prémisse de l'unification économique asiatique.
Les économistes ont souligné l'importance du consensus pour les pays asiatiques à se protéger contre les risques systématiques extérieurs dans le contrôle de la coopération économique régionale, comme dans la fixation de l'émission monétaire et de la fluidité.
Li Wei, directeur du Centre des études du développement relevant au Conseil des affaires d'Etat, a indiqué que le règlement transfrontalier en leurs propres devises entre les pays voisins et le renforcement du rôle des devises locales dans le financement transfrontalier seront décisifs pour les pays asiatiques de se débarrasser de la dominance du dollar.
Pour Takehiko Nakao, délégué du département japonais des Finances, il est nécessaire de réviser le rôle des devises principales de l'Asie telles que le yuan, qui pourrait servir de véhicule du financement dans certains projets au sein de la région asiatique. Les pays asiatiques ont sans doute intérêt à recourir à des devises locales comme pont dans les échanges et investissements transfrontaliers pour se protéger contre l'incertitude extérieure tout à fait évitable.
Il y a vingt ans, le poids de l'économie asiatique représentait seulement 15% de l'économie mondiale. A présent, le pourcentage s'est élevé à 27%. La croissance des économies émergentes de l'Asie s'est élevée à 9,4% en 2010, soit 3,5 fois la vitesse moyenne des économies développées du monde. En même temps que la haute croissance, les devises principales de l'Asie se sont dépréciées de 5 à 10% à l'exception du yuan. Les marchés asiatiques des actifs ont risqué de devenir les sacrifiés des crises de dette publique des Etats-Unis et de l'Europe. Ceci a dramatiquement avéré l'importance de disposer d'un système régional de coopération monétaire et financière en Asie pour sauvegarder sa croissance persistante.
L'internationalisation du yuan, un vocable encore nouveau pour certains Occidentaux, attire progressivement l'attention du monde. Après Hongkong, Londres va probablement devenir le deuxième centre off-shore du règlement en yuans pour fournir des services en tout genre en yuans aux entreprises et établissements financiers en Europe.
En fait, il est souhaitable pour le yuan de boucler bientôt ses opérations 24 heures sur 24 à travers le monde. |