« Les faussaires mélangent du vrai vin Lafite importé de France avec d'autres vins français de gamme moyenne et les versent dans des bouteilles originales de Lafite, recyclées à partir des poubelles des restaurants, qu'ils vendent entre 2 000 et 3 000 yuans l'unité. Ces bouteilles sont à présent difficiles à trouver », indique M. Yang.
« Le milieu », explique M. Zhao, « fait référence au vin français bon marché vendu dans des bouteilles portant des étiquettes comme “Prince Lafite” ou “Dynastie Lafite” en français, ou encore “Château Lafite Rothschild” en chinois ».
« Ceci, strictement parlant, n'est pas du faux puisque les producteurs utilisent à leur avantage les failles juridiques », souligne-t-il.
« Les pires sont ceux qui utilisent du vin chinois bon marché, principalement de Yantai dans la province orientale du Shandong, et les transvasent dans des fausses bouteilles portant de fausses étiquettes. Ces vins sont assez populaires dans les petites et moyennes villes chinoises, et sont vendus à des prix très bas », ajoute M. Yang.
Le Château Lafite Rothschild est vu comme indispensable aux dîners chics en Chine pour impressionner ses invités. Pour les nouveaux riches, il représente également une boisson de luxe qui sert à montrer son bon goût et son appartenance à une élite internationale.
Cependant, nombre de ceux qui sont prêts à débourser jusqu'à 50 000 yuans pour une bouteille ont peu de connaissances sur le vin, ce qui entraîne une prévalence des contrefaçons.
« La plupart des consommateurs chinois de vin ne savent pas faire la différence entre un vin de table valant 200 yuans et un Bordeaux premier cru, sans parler de distinguer l'authenticité d'un Château Lafite », avance l'œnologue Grace Zheng.
Christophe Salin, directeur exécutif de Château Lafite Rothschild, a annoncé plus tôt cette année que la marque engagerait des poursuites contre le faux vin.
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