Le célèbre magazine économique américain « Forbes » vient de publier le palmarès des plus grandes entreprises familiales chinoises. Il y est cité les dix entreprises familiales cotées au marché boursier chinois des actions A et qui s'y comportent de façon la mieux ou la pire. Parmi celles qui s'y comportent le mieux, on remarque aux trois premiers rangs par ordre de priorité : la famille Wu Peifu, de Suqian, au Jiangsu, qui s'occupe principalement de l'industrie chimique de base ; la famille Liu Shui, de Shenzhen, au Guangdong, qui s'intéresse principalement à l'environnement et au service d'installation ; et la famille Lin Mingfeng, également de Shenzhen, au Guangdong, qui se livre principalement à la fabrication de produits semi-conducteur. Quant à celles qui s'y comportent le pire, elles sont les suivantes : la famille liu Shaoxi, du Guangdong, qui s'occupe principalement de la promotion immobilière ; la famille Miao Xuejin, également du Guangdong, qui s'adonne principalement à la production d'articles d'amusement et de distraction ; et la famille Tao Anxiang, du Jiangsu, qui se consacre principalement à la construction, à la mécanisation agricole et au poids lourd.
Pour les entreprises familiales chinoises cotées en bourse, le taux de rendement de leurs biens capitaux globaux est relativement élevé.
Quelle est la raison pour laquelle Forbes s'intéresse tellement aux entreprises familiales chinoises ? Mademoiselle Song, une employée dudit magazine, a donné la réponse suivante : les entreprises familiales se sont développées quelque peu en retard en Chine, mais elles commencent à rattraper leurs consoeurs étrangères, tandis que ce qu'il y a d'intéressant chez elles, c'est leur façon de fonctionner et l'évolution de leur structure intérieure. Maintenant, le plus grand problème qu'elles doivent faire face c'est comment gérer le problème de la succession et de l'héritage et cela est justement un sujet d'études qui, d'après Forbes, mérite d'être suivi constamment pour l'explorer à fond de manière sérieuse.
Selon les statistiques établies par Forbes, parmi les 2.272 entreprises chinoises cotées en bourse, 1.268 sont des entreprises privées non publiques, et parmi ces dernières, 460 sont des entreprises familiales, soit 32,68% du nombre total des entreprises privées non publiques. On compte cette année au pays soixante deux entreprises familiales IPO (initial public offering), c'est-à-dire qui souhaitent participer à l'introduction en bourse, et leur nombre représente 44,6% du nombre total des IPO de cette année. En réalité, c'était à partir de 2006 qu'en Chine, de plus en plus d'entreprises familiales se disputent et se bousculent pour être cotées en bourse et il y a eu au total 370 entreprises familiales qui ont réussi à s'introduire sur le marché des capitaux au cours des cinq dernières années. C'est pourquoi il est tout à fait exact de dire que ces entreprises familiales jouent un rôle très actif et très animé cette année en Chine.
D'autre part, les données établies indiquent que les entreprises familiales cotées en bourse se comportent de façon meilleure que leurs consoeurs non familiales, du fait que le taux de retour de leurs biens capitaux globaux a atteint 6,66%, ce qui est de toute évidence meilleur que les entreprises publiques et les entreprises privées non familiales cotées en bourse, dont le taux de rendement des biens capitaux est respectivement de 1,75% et de 2,82%. Pour ce qui est du taux de la croissance composée des profits nets, il est légèrement inférieur pour les entreprises familiales cotées en bourse par rapport à leurs consoeurs non familiales également cotées en bourse, mais de loin supérieur aux entreprisses publiques cotées en bourse. Cette situation ressemble pour l'essentiel à celle du comportement des entreprises familiales en Europe et aux Etats-Unis.
Alors quel rôle joue chacun des membres de la famille au sein de l'entreprise familiale ? Compte tenu des données établies par Forbes, on remarque que parmi les cadres supérieurs de ce genre d'entreprises, seulement 14% sont des membres de la famille, alors que 86% n'en font pas partie. Toutefois, le droit de décision est solidement saisi dans la main des membres de la famille, du fait que 80% des présidents du conseil d'administration sont membres de la famille. Quant à l'exécutif, le rôle est partagé moitié moitié entre membres de la famille et managers professionnels.
Le « gendre » occupe une place de plus en plus importante au sein de l'entreprise familiale.
Une des particularités les plus évidentes et les plus notables de l'entreprise familiale c'est la relation parentale, laquelle constitue la principale force de la concurrence pour les postes dirigeants au sein de l'entreprise. Les statistiques établies indiquent que parmi les dirigeants de ce genre d'entreprises, la plupart sont un couple, c'est pourquoi il est exact de dire qu'une grande partie des entreprises familiales chinoises sont des « Fuqidian », qui signifient boutiques tenues par un couple d'époux. En dehors de la relation conjugale, les autres relations sont par ordre d'importance celle entre frères, suivie de celle entre père et fils, puis celle entre mère et fils, ce qui démontre la justesse du dicton chinois : Pour combattre un tigre il faut que ce soient des frères de sang, pour pouvoir remporter une victoire, il faut que ce soient le père et le fils qui montent en ligne..
Ce qui est également important, c'est que la grande quantité d'entreprises familiales est en train de subir l'épreuve de la transmission de génération à génération. Parmi les 460 entreprises familiales cotées en bourse, seulement vingt et une, soit 4,57%, ont accompli la transmission de la présidence d'administration à la deuxième génération de la famille. Il y a des cas de réussite dans ce genre de transmission. On peut citer comme exemple le Groupe Fangtai, dont le patron Mao Lixiang a réussi à transmettre son œuvre familiale à son fils Mao Zhongqun. Toutefois, cela est un cas particulier.
La problème réside dans le contexte actuel qui fait que dans son ensemble, la deuxième génération de la famille est inférieure à la première pour le comportement et les parents fixent leur regard grave et soucieux sur leurs progénitures. Ces pionniers, qui se sont lancés dans l'entreprise et qui ont frayé le chemin, souhaitent de tout leur cœur que leurs enfants puissent les succéder et continuer leur œuvre inachevée, mais ils se font en même temps du souci et s'inquiète de ce que ces derniers seraient incapables de prendre en charge le lourd fardeau qui les attend et ce serait alors le déclin et peut être même la fin de l'entreprise familiale, une terrible catastrophe qu'ils veulent éviter à tout prix. Dans ce cas-là où leur descendance se montre incapable de poursuivre l'entreprise familiale ou bien se désintéresse de celle-ci, obligation est alors de songer à engager des managers capables et honnêtes pour participer à la gestion de l'entreprise familiale.
Un autre cas fort intéressant c'est que le gendre est en train de sortir de l'ombre et commence à occuper une place de plus en plus importante au sein de l'entreprise familiale et c'est une situation à laquelle est obligé de faire face les chefs d'entreprises qui n'ont pas de fils et seulement une ou des filles. C'est également un choix pour les industriels ou bien pour les commerçants dont le (les) fils est (sont) incapable(s). Dans ce cas-là, le gendre serait alors un bon .choix. La Société Hals's constitue un exemple typique, car la première génération qui a fondé l'entreprise n'a aucune progéniture de sexe masculin. Son Président Directeur Général actuel Lü Qiang, qui contrôle effectivement la société, et son épouse Jin Mei'er ont cédé une partie de leurs actions à l'aînée de leur fille Lü Lizheng et à son époux Lü Zhenfu, ainsi qu'à leur deuxième fille Lü Lifei et son époux Ou Yangbo. Ainsi, les deux gendres détiennent respectivement 4,5% des actions de Hals's, ce qui leur permet d'être membres du Conseil d'administration de la Société.
Vu de la répartition et de la division des secteurs d'activité, l'industrie de la transformation constitue un domaine où se concentrent le plus les entreprises familiales cotées en bourse, lesquelles s'occupent respectivement de l'industrie chimique, de l'habillement, de l'industrie mécanique, de l'industrie pharmaceutique... et autres. Quant à leur répartition géographique, elles sont installées principalement dans les provinces du Guangdong, du Zhejiang et du Jiangsu. |