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G20 Cannes : Les actions communes sont plus importantes que les déclarations

Les membres du G20 ont listé dans le communiqué final à l'issue du sommet à Cannes les neuf engagements visant à redynamiser la croissance mondiale. Mais à l'exception des progrès réels en matière de réforme du système monétaire international grâce à la publication d'un horaire de la révision des DTS (droits de tirage spéciaux, la monnaie du FMI), le communiqué final n'a pas vraiment trouvé de solution aux problèmes les plus urgents, notamment la crise de dette souveraine qui frappe l'Union européenne. La plupart des membres du groupe estiment que la solution à la crise doit reposer a priori sur les efforts des Européens eux-mêmes. Mais le groupe a tout de même promis d'augmenter les ressources du FMI.

Trop de choses restent à concrétiser pour la réalisation de ces promesses trop générales pour être crédibles. Mais cela est un compromis sous le régime actuel de la gestion plénière, face à la pression financière mondiale et au ralentissement de la croissance.

Le G7 a constitué l'origine de l'histoire de la gestion plénière de la planète. L'adhésion de la Russie a transformé le groupe en G8 en 1998. Avec le développement rapide des économies émergentes, le G20 a pris le relais au G8 en 2008, regroupant les chefs d'État des vingt pays les plus influents du monde. Ainsi, la gestion plénière n'est plus sous la dominance de certains pays développés, mais des problèmes surviennent aussi avec la multiplication du nombre de membres, d'autant que les intérêts diffèrent et les contradictions sont parfois vives. Il faudrait donc consacrer du temps et des efforts pour coordonner les demandes des membres. Il est déjà très difficile de maintenir l'équilibre, et encore davantage pour marquer des progrès. Dans l'impossibilité de satisfaire toutes les parties, les accords sont souvent plus vides que réalistes, à défaut de plans d'action concrets.

À Cannes, les chefs d'État ont pensé majoritairement aux intérêts de leur propre pays. Par exemple, dans le communiqué final, la France et l'Allemagne préconisent la taxation des opérations financières, tandis que plusieurs pays s'y opposent, les États-Unis et la Grande-Bretagne notamment.

D'autre part, les accords du G20 ne sont pas aussi contraignants que l'on imagine. Le premier sommet a eu lieu en plein centre de la crise financière mondiale pour empêcher une récession générale. Les membres du groupe se sont mis d'accord pour soutenir le cycle de Doha contre le protectionnisme commercial. Mais peu de temps après le sommet, 17 membres du groupe ont oublié leurs engagements et ont pris des mesures restrictives à l'encontre de leurs partenaires. À partir du deuxième sommet, les membres ont toujours réitéré leur opposition sévère au protectionnisme, mais les effets sont peu remarquables jusqu'à présent.

Face à la reprise lente et fragile de l'économie, et au taux élevé de chômage, il est naturel que les chefs d'État se positionnent pour l'intérêt de leur propre pays, en particulier en matière du marché, des secteurs d'activité et de l'emploi. Il est donc difficile de vraiment neutraliser les mesures protectionnistes, même si cela va à l'encontre de la déclaration du sommet du G20.

Enfin, les engagements du G20 à Cannes portent sur le long terme, et ne concernent pas directement la crise de dette souveraine de l'UE, bien qu'il s'agisse de l'élément le plus dangereux pour la stabilité des marchés financiers et pour la croissance mondiale.

 

(Li Huiying, chercheur en coopération internationale du ministère chinois du Commerce)

 

french.china.org.cn     2011/11/08

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