Un rapport affirme que cette zone commerciale demeurera le marché principal

L'Union européenne (UE) continuera à être la priorité des exportateurs chinois, en revanche ces derniers sont « beaucoup moins confiants » en ce qui concerne leur capacité à vendre leurs produits à des clients comme l'Amérique du Nord, le Japon et la Corée du Sud, selon un rapport sur le commerce international publié mardi.

D'après ce rapport, les réformes entreprises par la Chine sur ses devises et l'appréciation constante du yuan n'ont pas exposé les exportateurs aux graves risques qui étaient attendus, même si la majorité d'entre eux ont ressenti un impact négatif.

En dépit de l'inquiétude internationale sur l'aggravation de la crise de la dette des pays européens, les exportateurs chinois continuent à croire que l'UE restera un marché favorable et sera leur premier choix dans les années à venir, selon un rapport de l'Université d'économie et de commerce international (UIBE) à Beijing.

Se basant sur l'interview de quelque 300 exportateurs chinois, la majorité opérant dans le secteur industriel, dans plus de 20 provinces et municipalités, le rapport affirme que 52 % des personnes interrogées ont prévu de vendre des marchandises aux nations européennes.

« La raison de cela est probablement l'appréciation de l'euro par rapport au yuan, qui rend les produits chinois compétitifs », a expliqué Zhang Yansheng, directeur de l'Institut pour la recherche en économie internationale de la Commission nationale de réforme et de développement.

Mais « les exportateurs chinois doivent être conscients des risques », alors que la crise de la dette semble s'aggraver et force la zone euro à prendre davantage de mesures commerciales contre la Chine », a-t-il prévenu.

En 2010, l'UE, les États-Unis et le Japon étaient les principaux partenaires commerciaux de la Chine. Mais les mesures protectionnistes prises par l'UE contre la Chine ont augmenté au cours de l'année passée. En mai, l'UE a annoncé pour la première fois des taxes anti-subvention et anti-dumping sur le papier fin chinois.

Sur les autres marchés, 38 % des participants à l'enquête envisagent d'exporter des biens vers l'Amérique du Sud dans les années à venir. L'Asie du Sud-Est a été mentionnée dans 33 % des cas et l'Afrique dans 32 %.

« Il n'y a aucun doute que les marchés émergents, qui profitent d'une forte croissance économique et ont un grand marché de consommation sont très attirants », observe Zhang.

En 2010, les exportations de la Chine vers le Brésil ont augmenté de 73,3 %, de 46,7 % vers l'Afrique du Sud et de 30,1 % vers l'Association des nations du sud-est asiatique, en glissement annuel.

Seulement 29 % des personnes interrogées ont choisi l'Amérique du Nord. Pourtant, 66 % ont mentionné que l'Amérique du Nord était leur marché principal.

Depuis juillet 2005, lorsque la Chine a lancé ses réformes sur ses devises, le yuan a gagné 26 %. Selon 75 % des personnes interrogées, cela a eu un impact très important sur les exportations chinoises. Pour 72 % d'entre eux, la hausse du coût de l'énergie, des matières premières et du travail est un autre défi.

Cependant, 57 % ont déclaré ne pas croire que l'appréciation du yuan leur faisait courir des risques commerciaux.

« L'anticipation de la hausse du yuan et les mesures actives prises pour éviter un résultat négatif ont rendu les sociétés immunes aux changements », a expliqué Ding Zhijie, professeur à l'UIBE.

Néanmoins, seulement 4 % des personnes interrogées ont affirmé bien comprendre les réformes des devises. Quelque 60 % ont avoué n'en avoir qu'une connaissance basique et 35 % ont dit n'avoir pris aucune mesure pour éviter les risques afférents au taux de change.