La crise des dettes souveraines persiste en Europe, mais la visite du vice-premier ministre chinois Li Keqiang au début de l'année 2011 en Espagne, en Allemagne et en Angleterre est de bon augure pour la coopération sino-européenne dans cette nouvelle année.
La Chine est du coup considérée comme le sauveur de l'Europe par certaines personnes. Mme Li Huiying, directrice du département de l'Europe à l'Institut de coopération économique internationale du ministère du Commerce, a pour sa part annoncé lors d'une interview accordée à la version française de china.com.cn que, d'un point de vue équitable et objectif, la Chine et l'Europe font des efforts pour renforcer la crédibilité réciproque en vue de promouvoir et d'approfondir la coopération économique bilatérale.
La Chine va obtenir automatiquement le statut d'économie de marché en 2016
Selon M. Li, il convient de tenir en haute considération le rôle de l'UE qui est le premier partenaire commercial et la plus importante source technologique de la Chine. Cependant, la relation sino-européenne n'est jamais sur un pied d'égalité avec la relation sino-américaine. En raison probablement de la complexité de l'UE, les connaissances de la Chine sur celle-ci restent encore incomplètes.
Par exemple en ce qui concerne la levée de l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine, les 27 membres de l'UE doivent d'abord se mettre d'accord sur tous les changements. C'est difficile à court terme, et même incertain à moyen terme compte tenu de l'attitude des États-Unis.
Concernant le statut de l'économie chinoise, la Commission européenne juge qu'elle ne répond pas aux cinq critères d'une économie de marché. Il est donc quasiment impossible pour l'UE de reconnaître l'économie chinoise comme une économie de marché avant 2016. Mais au-delà de cette date, la Chine obtiendra automatiquement ce statut selon les conditions fixées lors de son adhésion à l'OMC.
La coopération économique et commerciale est la base de la relation sino-européenne
Selon Mme Li, la visite du vice-premier ministre Li Keqiang en Europe a émis, notamment à travers les grosses commandes signées en Espagne, en Allemagne et en Angleterre, des signes positifs pour la stabilité de l'euro et le développement de la relation économique et commerciale entre la Chine et l'UE.
La coopération économique et commerciale est la base de la relation sino-européenne. Le marché chinois possède un grand potentiel, seulement son énergie reste encore à être libérée. En même temps, l'économie européenne connaît une phase de relance avec la reprise de la consommation chez les particuliers. Les deux parties ont donc tout intérêt à approfondir leur coopération.
Plus concrètement, la Chine fait face à une haute consommation d'énergie et à une grave pollution dans ses activités d'exploitation qui menacent sérieusement l'environnement. Le pays a donc intérêt à tirer des leçons de l'expérience des pays européens, aujourd'hui à la pointe de la protection de l'environnement.
Par ailleurs, la Chine aura besoin d'équipements avancés pour réaliser le changement de son mode de croissance et améliorer le niveau de fabrication. Le gouvernement encourage également l'introduction d'équipements dans ses dernières mesures destinées à stimuler l'importation. Encore une fois, l'UE représente un haut niveau dans ce domaine pour répondre aux demandes de ses partenaires chinois.
La Chine soutient fermement l'euro par des actions concrètes
Selon Mme Li, la crise des dettes souveraines persiste en Europe et risque de s'aggraver, mais le gouvernement chinois a manifesté son soutien ferme à l'euro à travers des actions concrètes.
La crise signifie la coexistence de risques et d'opportunités. La Russie a voulu créer une bourse pétrolière en rouble lors de la forte montée des cours des ressources énergétiques sur le marché international pour contrer le pétrodollar. La France a également voulu lancer une attaque contre l'USD avec le soutien des économies émergentes en novembre 2008 à l'occasion du sommet du G20. La Chine partage les points de vue de ces pays contre l'hégémonie de l'USD, et les rejoindrait probablement sur la voie de l'internationalisation du renminbi.
En fait, le soutien de la Chine à l'euro s'inscrit dans une stratégie à long terme, car il s'agit de la seule monnaie capable de rivaliser avec la puissance du dollar. La faillite de l'USD offrirait probablement une opportunité à la monnaie chinoise de jouer un rôle majeur sur le marché global, mais il s'agirait d'une longue procédure historique. Il est plus réaliste pour la Chine de porter son soutien à l'euro par l'acquisition de dettes souveraines européennes, sans pour autant en exagérer les effets ou exiger la substitution d'intérêts, d'autant que ceci pourrait nuire à la coopération bilatérale. |