Henri Mumba, Ambassadeur adjoint du Malawi en Chine, n'avait jusque là jamais essayé de faire un gâteau lui-même de toute sa vie.
Et pourtant, il a réussi à en faire un à son premier essai en moins de deux minutes, régalant vingt convives avec un gâteau au chocolat fait avec une farine à gâteau spéciale produite en Chine.
« Cette farine instantanée rend la vie beaucoup plus facile », a dit M. Mumba lors de sa visite du Beijing Grain Group mercredi, « et, sérieusement, je songe à introduire cette technologie dans mon pays ».
Lors d'un récent déplacement dans deux usines d'Etat de stockage et de transformation de céréales à Beijing, des diplomates de dix pays africains différents ont pu profiter de l'expérience chinoise en matière de lutte contre l'insécurité alimentaire.
Faisant partie d'un mécanisme de suivi du Forum sur la Coopération Chine-Afrique, une initiative intergouvernementale visant à renforcer les liens entre la Chine et les pays d'Afrique, une série de programmes a été lancée pour améliorer la coopération sur divers plans, notamment en ce qui concerne l'alimentation et l'agriculture.
Le monde s'est émerveillé des remarquables résultats obtenus par la Chine dans sa lutte contre la faim. Par exemple, la Chine a réussi à réduire son taux d'enfants en sous-poids de plus de 50% entre 1990 et 2005, ce qui est un indicateur important des Buts de Développement du Millénaire des Nations-Unies.
Mais l'insécurité alimentaire a toujours été un souci majeur pour l'Afrique, un continent qui compte près d'un milliard d'habitants dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté.
Et de fait, pas un seul pays d'Afrique Sub-saharienne n'est sur la voie d'atteindre le moindre But de Développement du Millénaire, et cette région est la seule du monde où la malnutrition ne recule pas, d'après le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
Aussi, « Le monde africain souhaite apprendre de la Chine comment maintenir un rythme de développement plus rapide », a dit Michael Bulwaka, Secrétaire de l'Ambassade d'Ouganda à Beijing.
M. Bulwaka, qui n'est en Chine que depuis moins d'un an, a dit qu'il avait été profondément impressionné par les avancées de la Chine dans le domaine du stockage de nourriture.
« En Ouganda, nous souffrons chaque année de fortes pertes en céréales du fait des animaux nuisibles. Mais nos homologues chinois répartissent les aliments en différentes catégories et les stockent respectivement dans des silos de forme différente », a-t-il dit.
« Cette idée nous a donné des idées nouvelles pour la conservation des céréales, et elle a une énorme valeur ajoutée pour mon pays », a-t-il ajouté.
L'aide alimentaire à l'Afrique fourmille aussi de diverses formes d'assistance technologique.
L'Université de Technologie du Henan, par exemple, s'est lancée dans un programme de formation spécialement conçu pour aider les agriculteurs africains à améliorer leurs capacités de transformation des aliments.
Ce programme d'une durée d'un mois, qui a débuté en 2008, a été essentiellement fréquenté par des fonctionnaires gouvernementaux et techniciens de plus de quarante pays africains, d'après Chen Fusheng, Vice-président de l'Université de Technologie du Henan.
Certains des participants ont réussi à transférer avec succès ces technologies dans la productivité locale, dont une grande partie est devenue l'épine dorsale des économies locales, a dit M. Chen.
Des investissements directs, en meme temps que de nouveaux concepts et de nouvelles technologies, ont aussi aidé les Africains à relancer une agriculture vulnérable.
Autrefois, les habitants du Malawi avaient bien du mal à vivre de la culture du coton, la spécialité du pays, car cette culture était largement sous-évaluée. Mais la création de la Malawi's Cotton Company, un investissement direct chinois fait dans la région de Balaka il y a deux ans, a réussi à faire de cette industrie un commerce lucratif.
Après l'injection de plus de 100 millions de Dollars US dans ses cinq composantes dispersées dans le pays, l'entreprise a procédé à la refonte de l'industrie du coton, de la lutte contre les animaux nuisibles à la transformation des graines.
« L'investissement n'a pas seulement créé de nombreux emplois, mais il a aussi conduit les gens à comprendre la valeur du coton, mobilisant ainsi les villageois locaux pour faire des bénéfices », a dit Henri Mumba, l'Ambassadeur adjoint du Malawi.
En travaillant avec les entreprises d'alimentation chinoises concernées, les pays africains pourront trouver davantage d'opportunités de faire des affaires, et le gouvernement chinois ne ménagera aucun effort pour les aider en ce sens, a dit He Yi, Directeur général de l'Administration d'Etat des Céréales.
L'aide de la Chine aux pays étrangers a attiré l'attention du monde entier. Dans son récent discours à la Conférence Afrique-Chine sur la réduction de la pauvreté et le développement, Helen Clark, Administratrice du PNUD, a ainsi fait l'éloge du rôle de la Chine dans le partage de ses expériences en matière de croissance durable et de lutte contre la pauvreté.
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