Le géant minier brésilien Vale a récemment fait savoir son intention d'augmenter de 90% le prix du minerai de fer, et s'inscrit ainsi dans un mouvement plus vaste après les décisions de ses principaux concurrents, les Australiens Rio Tinto et BHP Billiton, d'ajuster les tarifs de valoriser davantage ce produit indispensable à la production d'acier. La décision est bien évidemment mal accueillie par les principaux consommateurs de minerai.

L'Association chinoise des Producteurs d'Acier n'est pas contente, et le fait savoir.

Shan Shanghua

Secrétaire Général

Association chinoise des Producteurs d'Acier

"L'augmentation massive de production d'acier a tendu les relations entre l'offre et la demande. Les trois géants du minerai de fer, Vale, Rio Tinto et BHP Billiton, assurent 70% de la production du minerai de fer transporté par voie maritime. Leurs profits dépassent toute mesure par ce genre d'augmentation."

Les négociations se sont ouvertes avec une augmentation de 40% annoncée par Rio Tinto. BHP a fait monté les enchères avec 50% de hausse et Vale affolent aujourd'hui le marché en exigeant près du double du prix de l'an dernier. Ces prix qui semblent échapper à tout contrôle engendrent des profits gigantesques pour les producteurs et surtout des coûts difficiles à assumer pour les aciéristes. L'année s'annonce difficile, particulièrement pour la métallurgie chinoise.

Shan Shanghua

Secrétaire Général

Association chinoise des Producteurs d'Acier

"Le secteur de l'acier est déjà pris à la gorge avec des profits très faibles. Une nouvelle augmentation de prix entraînerait des pertes pour les producteurs chinois et étrangers. Au final, ce sont les consommateurs qui vont trinquer."

Les observateurs du secteur jugent que l'augmentation exigée par Vale ne s'explique par aucune augmentation de coût de transport. Si ces derniers s'accroîssent en avril, les producteurs d'acier pourraient être dans une situation encore plus difficile. Les producteurs européens ont rejoint la position de leurs homologues chinois et estiment que cette augmentation annoncée met en péril la reprise économique mondiale.