Wu Liwei, diplômée en journalisme de l'Université Renmin de Chine, cherche un travail depuis un certain temps. Et bien que la jeune femme âgée de 24 ans attende toujours une offre qui pourrait lui convenir, elle se dit encore chanceuse et pleine d'espoir.

« L'année prochaine s'annonce mieux que cette année » dit-elle. « Un ami diplômé dans la même spécialité que moi l'année dernière me disait que beaucoup de grosses sociétés avaient alors cessé de recruter ».

Mais cette année, plus de sociétés, dont certains grands noms, ont visité son Université pour chercher à recruter sur le campus. « J'ai déjà participé à une dizaine de salons de l'emploi de ce genre, et nombre de mes camarades de classe ont reçu des offres. En ce qui me concerne, j'attends seulement la bonne », dit-elle.

La plupart des diplômés de l'Université pensent comme Mlle Wu. Et il est vrai que les perspectives de recrutement en Chine sont à l'heure actuelle meilleures que l'année dernière, ou même que plus tôt cette année.

Stimulée par la reprise économique en cours et la consommation intérieure, la volonté des employeurs potentiels de recruter en 2010 sera plus forte en 2010 que cette année, les sociétés implantées dans les villes moyennes étant celles qui manifestent le plus grand intérêt pour cela, d'après une enquête publiée par Manpower hier.

D'après cette enquête, menée par le leader mondial de l'intérim et du recrutement, 19% des employeurs potentiels annoncent vouloir engager du personnel lors du premier trimestre de l'année prochaine, soit deux points de plus que lors du dernier trimestre de 2008 ; c'est aussi le chiffre le plus haut depuis la fin de l'année dernière.

Quant aux sociétés qui pensent cesser tout recrutement lors du semestre prochain, elles ne comptent plus que pour 5% du total, un point de moins que lors du trimestre précédent ; c'est aussi le pourcentage le plus bas de l'année.

Manpower procède à ce genre d'études trimestrielles sur le recrutement en Chine depuis cinq ans. Pour la dernière en date, elle a interrogé 4 317 entreprises en Chine et à l'étranger.

« En fait, la reprise a contribué à l'amélioration du marché de l'emploi en Chine depuis le deuxième trimestre de cette année », dit Danny Yuan, directeur général de Manpower Chine. « A l'heure actuelle, les employeurs sont plus optimistes quant à leurs perspectives d'embauche pour l'année prochaine ».

Ainsi Xu Zhixue, consultant senior au Zuoyou Consulting Group base à Beijing, un leader local en matière de fourniture de services en ressources humaines, approuve-t-il M. Yuan.

Les clients de Zuoyou sont habituellement des entreprises publiques spécialisées dans les secteurs des télécommunications, de l'aérospatiale ou des mines, comme Beijing Mobile, par exemple. « Elles (les entreprises publiques) étaient inquiètes au sujet de la tendance économique et la plupart d'entre elles avaient réduit leurs recrutements », dit M. Xu.

« Mais depuis le dernier trimestre, leur confiance est revenue. Nous sommes maintenant beaucoup plus occupés », ajoute-t-il.

L'économie chinoise a commencé à montrer de forts signaux de reprise lors du troisième trimestre de cette année, avec une croissance de son PIB atteignant 8,9%. Les exportations, qui avaient baissé, ont elles aussi commencé à mieux se porter, et le secteur devrait repartir à la hausse à la fin de cette année.

D'après Manpower, l'année prochaine, les plus gros recruteurs pourraient être la finance, les assurances et l'immobilier, les secteurs miniers et de la construction ayant été ceux qui ont enregistré la plus forte croissance lors du dernier trimestre.

L'enquête montre aussi que les employeurs de villes comme Chongqing, Xi'an, Qingdao, Wuhan, ou Suzhou s'attendent à connaître une meilleure situation de recrutement que leurs homologues des plus grandes villes.