Troisième partie : « il est peu probable que le centre de l'économie mondiale se transfert vers l'Orient », analyse Li Xiangyang, directeur de l'Institut de la recherche sur la région asiatique et pacifique relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine
Li Xiangyang a réfuté la théorie du « transfert vers l'Orient du centre de l'économie mondiale », déclarant que « cela était peu probable dans un long terme ».
Selon M. Li, au cours du siècle écoulé, l'Atlantique est devenu le centre de l'économie mondiale. Pour que celui-ci gravite vers l'Est, il faut trois conditions préalables : d'abord, la région doit être en mesure de maintenir une croissance autonome. Toutefois, à court terme, il est difficile de parvenir à un rééquilibrage de la région Asie de l'Est en raison de la pénurie du marché régional. Deuxièmement, il faut que la région ait un marché unifié. Si ce marché est fragmenté, on ne peut pas parler de centre économique. Troisièmement, il faut se situer au moins dans la partie supérieure de la chaîne industrielle mondiale. Mais actuellement, mis à part le Japon, les pays asiatiques n'ont pas cette capacité.
Selon M. Li, la plus mauvaise période de l'économie mondiale est déjà passée, mais le processus de rétablissement de l'économie est encore lent. Au cours de cette crise financière, la situation est différente dans le monde, et cela ne signifie pas que les plus grandes économies traditionnelles connaitront un déclin. On ne peut pas dire que le centre de l'économie mondiale glissera vers l'est.
Les trois plus grandes économies mondiales, à savoir les États-Unis, le Japon et la zone euro, se trouvent dans des situations très différentes les unes des autres. Des organisations internationales prédisent que ces trois grandes économies enregistreront en 2009 une croissance négative, et que le Japon connaitra la plus importante baisse, suivie de la zone euro et des États-Unis. Les organisations internationales ont des prévisions très différentes pour l'année prochaine. En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que les États-Unis enregistreraient l'année prochaine une croissance de 1,5 %, le Japon une croissance de 1,7 % et la zone euro une croissance de 0,3 %. En octobre, l'Organisation de coopération et de développement économique a estimé que l'économie américaine allait progresser de 2,5 %, dépassant le Japon (1,8 %) et la zone euro (0,9 %).
Les répercussions de la crise financière et les attentes du « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine) sont également différentes. Cette année, la Russie a connu la plus forte baisse, et sa reprise dépendra beaucoup du prix mondial du pétrole. Le Brésil devrait enregistrer une croissance économique de 4 %. Grâce à son excellente structure économique, l'Inde a enregistré, au plus fort de la crise financière, une croissance de 5 à 6 %, qui devrait dépasser les 7 %.
« En bref, après la crise financière internationale, le contexte auquel nous étions habitués connaitra des changements, mais en ce qui concerne la direction de ce changement, il existe une grande controverse », a-t-il déclaré en guise de conclusion.
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