Chef du Bureau municipal de la protection de l'environnement de Zhuzhou, dans la province du Hunan, Wen Tiejun est occupé en ce moment par le démantèlement d'une cheminée haute de 80 mètres. L'usine texile au centre-ville utilisera dorénavant une chaudière à gaz naturel plus propre et plus efficace, et la cheminée qui avait été construite dans les années 80 pour la chaudière à charbon sera démontée.

"Depuis 2006, nous avons demandé aux entreprises de Zhuzhou de démanteler environ deux centaines de cheminées abandonnées ou hautement polluantes, dont la plus haute était de 180 mètres", a indiqué Wen Tiejun.

Ces nombreuses cheminées étaient auparavant la gloire de Zhuzhou, car elles étaient symbole d'industrialisation et d'une grande production. Aujourd'hui, ces cheminées qui émettent des particules nocives et des gaz à effet de serre sont devenues la cible des politiques environnementales du pays.

Au début des années 1950, les dirigeants chinois de l'époque avaient désigné des bases industrielles, dont la ville de Zhuzhou. Avec la construction d'usines métallurgiques et d'usines de produits chimiques, Zhuzhou s'est développée pour devenir une ville industrielle à l'échelle nationale, avec une population de 4 millions d'habitants.

Lors d'une évaluation de la qualité de l'environnement menée en 2004, Zhuzhou s'était classée avant-dernière parmi les 113 villes évaluées. Les particules et les gaz émis en grande quantité par les cheminées ont fait de Zhuzhou une des régions les plus polluées par les pluies acides.

"L'industrie a favorisé l'essor économique de Zhuzhou mais nous a coûté très cher", témoigne un habitant de 64 ans, témoin du changement environnemental de la ville.

Le classement des villes polluées a largement avivé la conscience de protection environnementale des autorités locales, explique Wen Tiejun. "Nous avons incité les entreprises à traiter les eaux usées et à réduire leurs émissions de gaz carbonique."

Ces dernières années, Zhuzhou traite la pollution tout en contrôlant la consommation de charbon, afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone.

Zhuzhou est une miniature de toute la Chine sur le plan de la protection environnementale.

Le président chinois Hu Jintao a déclaré mercredi, lors du Sommet de l'ONU sur le changement climatique, que la Chine continuerait à intensifier ses efforts pour économiser l'énergie, améliorer l'efficacité énergétique, et travailler pour réduire notablement ses émissions de gaz carbonique par unité du PIB avant 2020, par rapport au niveau de 2005.

La Chine a lancé une série de politiques dans le but de promouvoir une économie verte, encourager les consommateurs à acheter des voitures émettant peu de gaz, généraliser la consommation des énergies solaire et éolienne, et remplacer progressivement les lampes à incandescence par des lampes basse consommation.

Le développement de l'économie verte caractérisée par de faibles consommations d'énergie, une faible pollution et une baisse des émissions de gaz carbonique, montre que la Chine a remis en cause son ancien mode de développement, afin de mieux faire face aux défis énergétiques et environnementaux, estime He Jiankun, chef du laboratoire des énergies à faibles émissions de carbone de l'Université Tsinghua.