Sun Hing Vision Group Holdings Limited, usine de fabrication de montures de lunettes implantée dans le Delta de la Rivière des Perles avec 8 000 ouvriers, a récemment recruté cinquante nouveaux ouvriers malgré la crise financière mondiale.

"Depuis octobre il est plus facile de recruter de nouveaux ouvriers, car certaines petites usines de montures de lunettes dans cette région ont fermé à cause de la crise", selon Sunny Chan, directeur exécutif de Sun Hing.

Bien que plus de 90% des produits de l'usine aient été vendus aux Etats-Unis et en Europe, la crise financière globale n'a que peu d'influence sur sa production; les commandes pour les dix premiers mois de l'année étaient presque identiques à celles de la même période de l'année dernière, a indiqué Chan.

"Maintenant n'est pas encore le pire moment. Je pense que mon usine sera le plus affectée par la crise financière pendant les trois premiers trimestres de 2009," a-t-il dit.

La compagnie prévoit de diminuer ses coûts de production de 5% en économisant l'énergie et augmentant l'efficacité de la production.

"Je suis très confiant de pouvoir survivre à la crise financière et même de devenir plus fort puisque nous n'avons pas de dettes et que ma compagnie est la plus grande du secteur. Si les plus petites sont fermées, nous acquérirons davantage de marché et plus d'ouvriers qualifiés", a expliqué Chan.

Les grandes sociétés sont confiantes et celles de hautes technologies avec leurs propres brevets et centres de recherche et développement aussi.

Même si le secteur de fabrication de jouets, faisant emploi de beaucoup de main-d'oeuvre, semble connaître un haut risque dans la crise financière, C.M. Leung, directeur de gestion de Lung Cheong International Holdings Limited considère que ce secteur possède toujours un bel avenir, les enfants du monde entier aimant les jouets par nature.

"Le plus important, c'est que les producteurs de jouets renouvellent leur conception et possédent leur propre propriété intellectuelle", a-t-il indiqué.

Lung Cheong produit une gamme de jouets télécommandés et collabore avec l'Université Tsinghua et l'Université des Technologies de Wuhan pour développer de nouveaux produits.

"Le moment le plus difficile n'est pas encore arrivé. Bien que nous ayons notre propre propriété intellectuelle et que nos produits soient populaires, nous devons nous préparer pour résister aux risques apportés par la crise financière", a-t-il poursuivi.

La société cherche actuellement à diversifier son marché. Auparavant, plus de 90% de ses jouets étaient vendus à l'étranger, incluant les Etats-Unis, l'Europe, le Japon et d'autres pays asiatiques.

"Nous visons à vendre 20% de nos produits sur le marché chinois en 2009," a dit Leung.

La ville de Dongguan est surnommée "l'usine du monde", car elle abrite plus de 28 000 industries, incluant 15 000 sociétés à capitaux d'outre-mer, produisant des chaussures, des vêtements et des produits informatiques, tout en les vendant à l'échelle mondiale.

Le PIB de la ville a dépassé 300 milliards de yuans en 2007 et son nombre total de résidents permanents et temporaires a dépassé les 10 millions.

Néanmoins, la crise économique a causé la hausse du nombre de fermeture d'usines dans la région.

Selon Liu Zhigeng, secrétaire du Comité municipal du Parti communiste chinois pour Dongguan, 627 entreprises ont connu des pertes de 720 millions de dollars durant les trois premiers trimestres, mais la ville a attiré et utilisé plus de deux milliards de dollars d'investissements d'outre-mer.

"L'économie de Dongguan est stable. De janvier à septembre, ses exportations ont atteint 49,8 milliards de dollars, soit une hausse de 17,3% par rapport à la même période de l'année dernière. Ses revenus ont atteint 46,5 milliards de yuans, en hausse de 16,8%," a révélé Liu.

"Le moment le plus difficile pourrait être le premier semestre de l'année 2009." a-t-il prévu.

Le gouvernement municipal s'est préparé à la crise en interrompant l'impôt sur les sociétés et certaines redevances pour une valeur de plus de 700 millions de yuans, tout en fournissant un milliard de yuans pour la structuration industrielle, un milliard de yuans pour aider les petites et moyennes entreprises et un autre milliard de yuans pour la formation des chômeurs ou les aider à se lancer dans les affaires.

"La crise financière a affecté l'économie de la ville, mais elle ne peut pas nous affecter fondamentalement. Elle constitue également une opportunité pour la ville d'opérer sa réadaptation et son optimisation industrielles," a poursuivi Liu.

Les entreprises orientées vers l'exportation à Dongguang sont également confrontées à d'autres défis, tels que l'appréciation du RMB (monnaie chinoise) et l'augmentation des coûts des matières premières et du travail.

"En dépit de ces difficultés, rares sont les entreprises de Dongguan projettant de déplacer leurs usines vers d'autres pays ou régions, car l'environnement industriel de Dongguan est parfaitement parvenu à maturité," a dit Leung.

"Nous resterons ici et sommes confiants de pouvoir survivre à la crise et même trouver des opportunités de développement dans la crise financière," a-t-il ajouté.