Katia LORIDON
Conférence de Presse de l'Ambassadeur de France en Chine, Hervé Ladsous, organisée le 3 novembre à Beijing
A la veille du Sommet financier du G20 qui aura lieu le 15 novembre à Washington, l'Ambassadeur de France en Chine, Hervé Ladsous, a tenu, le 3 novembre dans l'après-midi, une conférence de presse à Beijing. A cette occasion, il a évoqué les différentes mesures prises par la France pour lutter contre l'actuelle crise financière internationale et a répondu aux questions des journalistes. China.org a assisté à la conférence de presse.
Hervé Ladsous a, tout d'abord, rappelé le discours « extrêmement fort » du président Sarkozy prononcé au nom de l'Union Européenne lors du 7e Sommet de l'ASEM qui a eu lieu les 24 et 25 octobre derniers à Beijing. A cette occasion, le président français avait tenu à souligner que la crise actuelle était non seulement une crise macroéconomique classique mais qu'elle se doublait également d'une crise du cadre mondial de la régulation financière.
Hervé Ladsous a évoqué ensuite le Sommet de Washington, destiné à refonder le système financier international, et en a rappelé les deux principales priorités, à savoir annoncer des mesures communes permettant de renforcer la stabilité du marché financier, et, refonder le cadre financier international. L'Union Européenne, qui s'est placée en pointe de ce combat commun, dispose d'objectifs concrets, notamment de 4 orientations majeures : renforcer et élargir le cadre de supervision des marchés financiers ainsi que la coordination des institutions financières, améliorer notre vision globale du risque sur les marchés financiers, renforcer la gouvernance financière mondiale sur le plan institutionnel tout en accordant plus de place et de poids aux acteurs émergents tels que la Chine mais également poursuivre la lutte contre les autres défis de ce siècle comme par exemple la pauvreté et le développement durable.
La France et l'Union Européenne souhaitent parvenir, au terme de ce Sommet, à des « décisions concrètes, opérationnelles et immédiates » sur un certain nombre de points tels que des mesures sur la transparence des marchés ou bien encore sur un encadrement plus strict des acteurs financiers. De plus, elles espèrent obtenir un engagement sur une série d'autres réunions, y compris au sommet, afin de traiter en profondeur certaines thématiques à savoir les normes prudentielles, les procédures de titrisation ou bien encore la lutte contre les paradis fiscaux.
A la question « Quelles sont les attentes de l'Europe vis-à-vis de la Chine », Hervé Ladsous a rappelé à quel point la Chine était un « acteur incontournable » dans la résolution de la crise financière et que la France, tout comme l'Union Européenne, attendait une « contribution active et positive » de sa part. Toutefois, il a tenu à souligner que les discussions devaient se faire dans un « esprit gagnant-gagnant » et qu'il était important d'adopter une « vision mutuelle et à long terme ». L'Ambassadeur a souhaité rappeler que le CIC, le fond chinois souverain, ne souhaitait pas une « prise de contrôle stratégique » mais plutôt des « placements rentables et à long terme». Pierre Mongrué, conseiller financier de l'Ambassade, a d'ailleurs précisé que les pays disposant de fortes réserves, tels que la Chine, devaient jouer un rôle complémentaire et non se substituer aux institutions financières internationales au détriment des pays pauvres.
La Chine, qui participera également au Sommet de Washington, est amenée à jouer un rôle important dans la résolution de la crise financière. Hervé Ladsous a insisté sur le fait que la France et l'Union Européenne souhaitaient « être en concertation étroite avec la République Populaire de Chine ». Selon l'Ambassadeur, Nicolas Sarkozy entretient des contacts quasiment quotidiens avec le président chinois, Hu Jintao.
« C'est ensemble de manière totalement solidaire que nous arriverons à agir et à restaurer ainsi la confiance ». C'est le message qu'a voulu faire passer l'Ambassadeur de France à Beijing.
Vendredi 7 novembre aura lieu une réunion extraordinaire du Conseil européen, convoquée par le président Sarkozy, afin de définir précisément les propositions que l'Union Européenne présentera lors du Sommet de Washington.
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