Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a dit vendredi que, malgré les conséquences de la crise des subprimes des Etats-Unis sur la Chine, le FMI maintient sa prévision d'une croissance économique de 10% de la Chine en 2008.
Strauss-Kahn a fait ces remarques lors d'une conférence de presse le lendemain de son arrivée à Beijing pour sa première visite en Chine en tant que directeur général du FMI.
Il a révélé que ses discussions avec des officiels chinois seraient concentrées sur la situation économique globale actuelle.
Il a souligné que des économies émergentes en forte croissance telles que la Chine et l'Inde ne seraient pas "découplées" des prévisions de faible croissance des Etats-Unis et de l'Europe, ou immunisées contre la crise financière.
"L'actuelle crise financière qui a d'abord commencé sur le marché de l'immobilier aux Etats-Unis, s'étend déjà à toute l'économie américaine et ailleurs", a dit Strauss-Kahn.
Aucune région ne pourra y échapper complètement car les économies industrielles comme les économies émergentes sont liées étroitements par les marchés commerciaux et financiers.
Il s'est dit convaincu que malgré les conséquences de la crise financière, les économies émergentes comme la Chine et l'Inde conservaient leur vitalité.
"Nous prévoyons encore une croissance économique de 10% pour la Chine cette année et de 8% pour l'Inde", a-t-il dit.
Il a appelé les économies émergentes à se préparer à faire face aux crises financières et a mis en garde la Chine sur les défis auxquels elle pourrait être confrontée pour maintenir sa solide performance économique.
Strauss-Kahn a dit que la Chine devrait accorder la priorité au relèvement après le pire hiver qui a frappé le pays et entraîné des pertes humaines.
Il a ajouté que le gouvernement chinois était confronté à plusieurs défis de politique macroéconomique, dont la prévention de l'inflation, le rééquilibre d'une croissance économique qui dépend trop des exportations et de l'investissement au détriment de la consommation, la réduction des inégalités sociales et l'amélioration de l'efficacité énergétique.
La politique monétaire resserrée de la Chine serait importante pour ralentir la croissance de l'investissement et réduire la pression inflationniste, a indiqué Strauss-Kahn, qui a ajouté que l'importance accordée par la Chine pour réorienter le budget vers l'amélioration des services sociaux, dont les programmes de santé publique et d'éducation, pourrait aider à réduire les disparités et à rééquilibrer le développement.
Le FMI a noté que la Chine se concentrait sur les réformes du secteur financier et s'est félicité de la décision de cette dernière de participer au programme d'évaluation du secteur financier du FMI, qui aiderait la Chine à évaluer ses risques et sa stabilité financiers.
En ce qui concerne la politique du taux de change, "nous saluons l'objectif des autorités chinoises de permettre une plus grande flexibilité à terme", a dit Strauss-Kahn, qui a apprécié également la réforme du régime de taux de change de la Chine qui se dirige dans une bonne direction.
Cependant, Strauss-Kahn a souhaité une appréciation plus rapide qui aiderait la Chine à relever les principaux défis économiques et qui contribuerait à la stabilité économique mondiale.
Strauss-Kahn est arrivé à Beijing jeudi après avoir rencontré les ministres des Finances des pays du G7 au Japon et effectué une visite en Inde.
Il a rencontré le Premier ministre chinois Wen Jiabao jeudi après-midi et discuté avec le gouverneur de la Banque populaire de Chine (banque centrale) Zhou Xiaochuan. |