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Djibouti : l'opposition exhortée à utiliser les voies légales de recours pour toute contestation

Lors d'une interview qu'il a accordée samedi à la Voix de l'Amérique, le chef de l'Etat djiboutien Ismail Omar Guelleh a exhorté l'opposition à utiliser les voies légales pour manifester ses éventuelles protestations relatives aux résultats des élections législatives de 22 février, et de s'abstenir de toute incitation au trouble à l'ordre public et à la violence.

"Je prends à témoin notre peuple et lance un appel à l' opposition afin qu'elle renonce à son projet visant à créer les conditions d'une guerre civile dans notre pays", a indiqué le président djiboutien, faisant part de sa "disponibilité et de celle de toutes les institutions nationales à recevoir les requêtes de l'opposition en vue de trouver une solution négociée aux éventuelles questions en suspens".

"Je ne dénie pas à l'opposition le droit de contester les résultats du scrutin malgré le fait que les 42 observateurs internationaux présents n'aient fait état d'aucune anomalie", a-t- il ajouté. "Cela dit, il incombe aussi à l'Etat dont nous sommes les responsables de garantir l'ordre et la sécurité des biens et des personnes et, à ce titre, nous sommes contraints d' arrêter les fauteurs de trouble qui, il est vrai, ne représentent qu'une frange très minoritaire de notre société", a déclaré le président Guelleh, précisant qu'il s'agit "d'une quarantaine de manifestants déjà interpellés et devant être traduits le plus tôt possible devant la justice".

D'autre part, le président djiboutien a tenu à préciser dans ce premier entretien accordé à une radio étrangère depuis les élections, que son pays n'est pas une contrée hostile à la démocratie et à la liberté d'expression.

"A Djibouti, nous tolérons même la parution de journaux dévolus à l'injure permanente de dirigeants et de leurs familles sans qu'à aucun moment les auteurs de ces propos ne soient poursuivis devant les tribunaux", a-t-il dit.

"C'est moi qui suis à l'origine de la réforme visant à permettre l'entrée de l'opposition au Parlement", a martelé le chef de l'Etat djiboutien.

Il a cependant déploré que, dans l'état actuel des choses, "l' opposition ne soit pas disposée à apporter sa pierre à l'édifice", pointant du doigt "le refus catégorique de cette dernière à n' entrevoir rien moins que l'acquisition totale et immédiate du pouvoir".

Et le président Guelleh de conclure qu'il n'est "nullement opposé à l'entrée de membres de l'opposition dans le gouvernement et les sphères de décision dès lors qu'il est établi qu'il s'agit de gens de bonne foi et qui veulent, dans le respect mutuel et la reconnaissance des institutions officielles, contribuer à la promotion de leur pays".

Djibouti traverse la pire crise politique de son histoire depuis que la coalition de l'opposition, l'Union pour le Salut National (USN) qui regroupe trois formations politiques a rejeté catégoriquement les résultats provisoires des élections législatives de vendredi 22 février qui ont été remportées selon le ministre djiboutien de l'Intérieur par l'alliance au pouvoir, l' Union pour la Majorité Présidentielle (UMP). Et ce, avec une majorité écrasante de 80% de 65 sièges que compte le parlement djiboutien.

"Nous rejetons vigoureusement ce hold-up électoral caractérisé", avait déclaré le président de l'opposition, Ahmed Youssouf, dès l' annonce des résultats provisoires du scrutin".

La déclaration commune des observateurs internationaux qui ont salué "le caractère démocratique et la transparence des élections" n'ont rien changé à la détermination des leaders de l'opposition, rejoints dans la contestation des résultats par les centristes du Centre des Démocrates Unifiés (CDU).

Depuis 25 février, la capitale djiboutienne est en proie de protestations dans plusieurs quartiers de la capitale qui ont conduit à des affrontements entre les forces de l'ordre et les sympathisants de l'opposition, faisant plusieurs blessés civils.

Des nouveaux heurts sont à craindre dimanche à l'ouverture du procès de trois grandes figures religieuses, accusées d'être les commanditaires des violents affrontements entre les partisans de l' opposition et les forces de l'ordre au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin de 22 février.

Avec une introduction historique d'une dose de 20% de proportionnelle, ces élections législatives ont permis pour la première à l'opposition djiboutienne d'entrer au parlement.

Petit Etat de la Corne d'Afrique, Djibouti bénéficie d'une position stratégique qui lui vaut d'accueillir les plus importantes bases militaires françaises et américaines en Afrique.

Agence de presse Xinhua     2013/03/03

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