Le gouvernement ivoirien a adopté
un projet de loi portant sur la lutte contre la cybercriminalité,
un fléau qui prend de l'ampleur à Abidjan, la capitale économique
ivoirienne.
"Ce projet de loi vise
essentiellement la sécurité des contenus et des données
électroniques", indique le communiqué d'un conseil des ministres
tenu mercredi et dont copie a été transmise à Xinhua jeudi.
Selon le texte, le projet de loi va
permettre à la Côte d' Ivoire de "transposer dans la législation
nationale la directive de la CEDEAO relative à la lutte contre la
criminalité".
Il doit également permettre au pays
de se doter d'un instrument "plus efficace" pour lutter contre les
pratiques illicites ou criminelles via internet, dans l'intérêt des
utilisateurs, des opérateurs et des pouvoirs publics.
Pour traquer les escrocs et autres
arnaqueurs du net appelés " brouteurs" en Côte d'Ivoire, le
gouvernement ivoirien a mis en place une "Plate-forme de lutte
contre la cybercriminalité".
Selon cette structure du ministère
de l'Intérieur, Abidjan a la "triste réputation" d'être l'un des
pays où la cybercriminalité est la plus pratiquée.
Lors d'une conférence de presse en
janvier, le responsable de la Plate-forme de lutte contre la
cybercriminalité, le capitaine Kotty avait déploré l'inexistence en
Côte d'Ivoire d'un "cadre juridique" pour qualifier ce "délit",
favorisant l'essor du phénomène de "broutage".
Selon les statistiques de la
Plate-forme, en 2009, sur 980 dénonciations, 76 personnes ont été
suspectées d'escroquerie via internet parmi lesquelles 37 ont été
déférées devant le parquet d' Abidjan et condamnées.
En 2010, ce sont 68 personnes qui
ont été déférées devant le parquet et condamnées sur 1 766
dénonciations enregistrées.
"Ces malfrats sont à 59% des
Ivoiriens" qui ont escroqué la somme de 14 milliards de francs CFA
à leurs victimes, généralement des Européens, indique la
Plate-forme de lutte contre la cybercriminalité. Fin
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