Depuis une semaine, le Mali se trouve sous les feux de la rampe, avec la contre-offensive de la France et de l'armée malienne contre les Jihadistes qui occupent le nord et qui avaient tenté de faire une percée au centre du pays.
La prise de la ville de Konna par les islamistes armés a été la goutte d'eau qui a débordé le vase pour les autorités françaises qui ont déployé de manière spontanée une force militaire aérienne en vue d'aider l'armée malienne à repousser les envahisseurs.
L'armée française a ainsi procédé par des frappes aériennes pour stopper une avancée des jihadistes vers le sud du Pays. Ces derniers ont été successivement chassés de la ville stratégique de Konna et celle de Diabali à l'ouest.
A défaut d'envoyer des soldats au front aux côtés de la France pour constituer des forces alliées, des pays occidentaux tels que l'Allemagne et les Etats-Unis ont apporté un soutien logistique.
LA SOUS-RÉGION EN ORDRE DE BATAILLE
Les Etats africains, concernés au premier chef par cette crise mettent en place de manière progressive une coalition. La sous- région se met ainsi en ordre de bataille avec les différents contingents qui composent la Mission de soutien au Mali (MISMA).
Le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Ghana, la Guinée et le Nigéria qui seront suivis d'autres pays ont consenti à envoyer des troupes sur le terrain, pour le compte de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). D'autres Etats non membres de cette organisation comme le Tchad et le Rwanda se sont également sentis concernés par ce combat contre les Islamistes.
A terme, ce sont quelque 5.300 soldats africains qui devraient être déployés sur le territoire malien, dans le cadre de la force coalisée devant venir en appui aux militaires Français et maliens engagés dans l' opération de libération du nord-Mali, aux mains d'islamistes.
"L'armée tchadienne est l'une des armées spécialisées dans la guerre des sables. Le fait d'envoyer 2.000 hommes va peser dans la balance et sera beaucoup utile à la coalition", a estimé le politologue Abdoulaye Sidibé.
"Les Jihadistes agissaient en toute impunité en terrorisant les populations du nord. mais aujourd'hui l'heure de les déloger a sonné. Non seulement ils seront chassés du centre, mais ils seront aussi chassés du nord qu'ils pensent contrôler. L'heure de la libération de la restauration de l'intégrité du territoire malien a sonné", a ajouté M. Sidibé.
HARO SUR LE TERRORISME
Les rencontres se multiplient pour mener à bien la MISMA, à l'instar du sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO qui s'est tenu samedi à Abidjan.
Cette rencontre de haut niveau a été précédée de celle des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la sous- région.
"Les opérations militaires en cours au nord Mali devraient aboutir à la +libération totale+ et la "stabilisation politique" du pays", avait déclaré vendredi à Abidjan le président du Conseilde médiation et de sécurité la CEDEAO, Charles Koffi Diby, également ministre ivoirien des Affaires étrangères.
Pour celui-ci, tout doit être mis en oeuvre pour aboutir à l'éradication du fléau que constitue le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne.
"La force ouest-africaine ira jusqu'au bout pour débarrasser le Mali des groupes terroristes", a renchéri le président ivoirien Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la CEDEAO, s'adressant à ses pairs lors du sommet extraordinaire d'Abidjan.
De l'avis de celui-ci, les actes posés par les Islamistes au nord Mali ne sont autres que des actes de terrorisme et de narco- terrorisme. Pour crier haro sur le terrorisme, les pays de l'espace sous-régional ont décidé de conjuguer leurs efforts, tout en comptant sur l'appui logistique et financier de la communauté internationale avec en prime l'ONU.
Les autorités de ces différents pays se disent convaincues que l'union fait la force et croient en un "aboutissement heureux" de cette "solidarité agissante" autour du Mali.
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