L'intervention militaire au Mali
est entrée dans une nouvelle phase avec le début des opérations
terrestres mardi. Les soldats français et maliens ont continué
mercredi matin leur progression vers le nord du pays pour en
chasser les groupes rebelles islamistes.
Aujourd'hui, au cours d'une
douzaine de sorties, les avions et hélicoptères de combat français
ont poursuivi leurs frappes dans la région de Diabali, à 400 km au
nord de Bamako, tuant plusieurs jihadistes et détruisant une
dizaine d'objectifs ciblés.
"Les forces spéciales sont
actuellement à Diabali, au corps à corps avec les islamistes.
L'armée malienne est également sur les lieux", a expliqué une
source de sécurité malienne.
L'information a été confirmée par
une source de sécurité régionale, qui a précisé que la colonne de
soldat français partie de l'aéroport de Bamako se tenait "en
alerte" à Niono (50 km au sud de Diabali) et à Markala, encore plus
au sud.
Diabali a été prise lundi par les
islamistes, qui seraient dirigés par l'Algérien Abou Zeid, l'un des
chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
La localité a été bombardée à
plusieurs reprises mardi par l'aviation française, mais les
islamistes ne l'ont pas pour autant totalement quittée. Selon
divers témoignages, ils chercheraient à se fondre dans la
population dont ils se servent comme bouclier.
A Bamako, le détachement stationné
à l'aéroport a reçu la visite du président malien Dioncouda Traoré.
Il était accompagné par le général Sheha Abdulkadir, chef
d'état-major opérationnel de la mission internationale de soutien
au Mali sous conduite africaine (MISMA).
Par ailleurs, une antenne
chirurgicale avancée (ACA) est désormais opérationnelle. Elle peut,
en cas de besoin, procéder à une dizaine d'interventions
chirurgicales par jour.
Le déploiement des forces
françaises à Bamako s'est accéléré grâce à l'engagement et le
soutien des forces alliées. C'est en particulier le cas du
Danemark, du Royaume-Uni ou de la Belgique qui ont mis des avions
C-17 et des Hercule C 130 à disposition de la France. Ces derniers
ont d'ailleurs effectué des liaisons entre les bases aériennes
françaises et Bamako, en passant par N'Djamena et Abidjan pour
acheminer du matériel, des munitions et des vivres.
L'ancien président Valéry Giscard
d'Estaing a exprimé mercredi son inquiétude au sujet de
"l'évolution de l'action de la France au Mali, qui serait de type
néo-colonialiste", avant d'ajouter qu'une "frappe aérienne pouvait
être justifiée pour stopper une avancée qui menaçait Bamako, avant
que la force d'intervention africaine, décidé par l'ONU,
n'arrive".
L'intervention française au Mali a
débuté le 11 janvier. Initiée à la demande du gouvernement malien,
et dans le cadre de la résolution 2085, l'opération Serval est
destinée à aider les forces maliennes à repousser les groupes
terroristes et recouvrer son intégralité territoriale.
Actuellement, plus de 800 soldats français sont d'ores et déjà
déployés au Mali, et leur nombre devrait à terme s'élever à 2 500
soldats.
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