Le président de l'Assemblée
nationale nigérienne, M. Hama Amadou, a déclaré mercredi, en
ouvrant les travaux de la session extraordinaire sur l'envoi de
l'armée au Mali, que le moment n'est plus à la tergiversation, "les
troupes du Niger doivent sans tarder se ranger aux cotés des
bataillons de la CEDEAO déjà en route pour le Nord du Mali".
Conformément à la Constitution
nigérienne, le président de la République Mahamadou Issoufou a
adressé à l'Assemblée nationale une demande d'autorisation d'envoie
d'un contingent nigérien dans le cadre de la Mission internationale
de soutien au Mali, conduite par la CEDEAO, tel que l'a décidé le
Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Niger a promis d'envoyer un
bataillon de 500 soldats qui vont participer à la force
internationale déployée au Mali, conformément aux engagements pris
par le président de la République Mahamadou Issoufou vis-à- des
instances sous-régionales et internationales.
Au total, c'est plus de 3 300
hommes composés de soldats nigériens, burkinabés, togolais,
sénégalais et nigérians, qui seront déployés au Mali, aux cotés des
militaires maliens, tel que autorisé par le Conseil de Sécurité de
l'ONU, pour déloger ces groupes armés liés à ALQAIDA et permettre
au pays de retrouver son intégrité territoriale.
Pour M. Hama Amadou, la CDEAO doit
répondre à l'appel de détresse d'un de ses Etats membres.
"Le Burkina Faso et le Sénégal y
sont déjà ; le Niger doit y être sans plus tarder. Plus que tout
autre Etat de la CEDEA0, la sécurité de son peuple l'y oblige. La
solidarité vis-à-vis de nos frères et sœurs maliens l'y contraint.
Ce n'est plus pour le Niger une question de choix, c'est une
question d'honneur mais aussi d'intérêt national", a-t-il
martelé.
"L'ONU ainsi que les grandes
puissances de la planète approuvent et soutiennent ce combat contre
la terreur ; nous députés nigériens n'avons pas à tergiverser. Nous
devons être unanimes et nous souder derrière notre armée", devait
Hama Amadou.
Répondant à certains de ses
compatriotes "plus ou moins intoxiqués par la propagande
pernicieuse des agents prêcheurs des forces ennemies" qui murmurent
que le Niger devrait s'abstenir d'aller en guerre contre des
musulmans qui se battent au nom de la religion, le président du
parlement nigérien a précisé que "lorsqu'un musulman s'attaque de
manière injuste à un autre musulman, le devoir de la Oumah
islamique, dans son ensemble, est de se lever d'un bloc, pour
protéger l'agressé contre l'agresseur. Car défendre l'innocent
constitue pour tout adepte de notre religion un devoir de
conscience, un devoir sacré béni de Dieu".
Car, devait souligner Hama Amadou,
le Niger, terre d'islam à plus de 98% de sa population, fut aussi
l'une des portes par laquelle l'islam fut son entrée en Afrique
noire et ce, depuis le 7eme siècle.
Pour toutes ces raisons, le Niger
ne saurait reseter les bras croisés pour regarder dans
"l'indifférence et la lâcheté, les paisibles musulmans du Mali se
faire massacrer, ou mutiler froidement par des hommes vouant à un
culte idolâtre, à la cruauté et à l'obscurantisme du fanatisme
inculte".
C'est pourquoi, les troupes du
Niger doivent sans tarder se ranger aux cotés des bataillons de la
CEDEAO déjà en route pour le Nord du Mali, a-t-il suggéré.
"Souhaitons que nos troupes nous
reviennent victorieuses, en vie, et la paix restaurée sur toute la
région septentrionale du territoire de la CEDEAO", a-t-il
conclu.
Cette session extraordinaire doit
décider, au cours cette journée de mercredi 16 janvier, de
l'intervention de l'armée nigérienne au Mali.
Le président de l'Assemblée
nationale du Niger, a par ailleurs, salué le gouvernement français
pour son engagement militaire déterminant aux cotés du Mali et de
la CEDEAO dans l'optique d'éradiquer définitivement des terres du
Sahel ces groupes armés islamistes qui par le rapt, le crime et les
trafics de tous ordres, ont semé le chaos, la mort et le désordre
dans la sous-région. Fin
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