A Conakry, le déclenchement de la
guerre dans le nord-Mali entre les islamistes et l'armée malienne,
appuyée par les forces françaises domine les conversations dans les
lieux publics, notamment les bistros et autres cafés, où la plupart
des citoyens approuverait cette intervention de la France, qui
aurait réussi à stopper l'avancée des troupes islamistes, selon des
sources concordantes.
La crise malienne née de
l'occupation de la partie septentrionale du pays par des mouvements
islamistes armés, a toujours été parmi les préoccupations des
populations guinéennes. Voisinage oblige sans doute, la Guinée et
le Mali ont en commun des valeurs socioculturelles, ainsi que le
partage de la langue malinké, pratiquée par les habitants de la
Haute Guinée.
Ibrahima Sylla, administrateur
civil, rencontré dans un café restaurant de Conakry, est parmi ceux
qui saluent le déclenchement des hostilités dans le nord-Mali,
alors que la communauté internationale, avec en tête les Nations
Unies, voulaient laisser la priorité d'abord au dialogue.
"Je ne suis pas contre le dialogue,
mais vous voyez que les islamistes eux continuaient à progresser
vers le sud, tout en exerçant des exactions contre les populations,
avec des amputations pour +vol+ et des lapidations publiques.
Désormais, ces gens vivant dans les zones sous occupation vont se
sentir soulager (...) vu que les troupes de la CEDEAO seront-elles
aussi être déployés de façon imminente".
Morlaye Camara, enseignant dans un
établissement de Conakry suit avec intérêt ce qui se déroule au
Mali. "Je croise les doigts pour l'armée malienne et les alliés,
qui auront à en découdre avec les intégristes, qui écument les
cités de Gao, Tombouctou et Kidal. Les populations de cette zone
n'ont que trop souffert", souligne notre interlocuteur.
Tiguidanké Diallo, employée dans
une boîte informatique de la place, elle, n'approuve pas la guerre.
Et souhaite plutôt que les deux parties trouvent la solution à
cette crise autour de la table de négociation.
"Ce sont les populations civiles
qui risquent de payer le prix fort de cette guerre, et non les
protagonistes eux mêmes. Il faut aussi tenir compte du déplacement
massif que pourrait provoquer ces hostilités", explique Tiguidanké
Diallo, l'air grave.
Pour le moment, aucune réaction du
gouvernement guinéen n'a été enregistrée face au dernier
développement de la situation dans le nord-Mali.
Le président guinéen Alpha Condé
est parmi les chefs d'Etat de la sous-région qui ont multiplié les
appels en faveur d'une solution urgente à la crise malienne.
Fin
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