L'armée malienne a lancé avec le
soutien de ses partenaires dont la France une offensive contre les
islamistes qui occupent le nord et qui avaient fait une percée au
centre du pays.
Au moins 11 militaires maliens ont
été tués et une soixantaine d'autres blessés dans la bataille pour
la reprise de Konna, commune située dans la région de Mopti, au
centre du Mali, selon la déclaration publiée samedi soir par le
secrétaire général de la Présidence malienne, Ousmane Sy.
Le camp des islamistes n'a pas fait
part de ses pertes, mais l'armée malienne évoque une centaine
d'islamistes tués à Konna.
Dans la journée, le président du
Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de
sécurité, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait rendu visite à des
militaires blessés évacués à l'hôpital Gabriel Touré de Bamako et
dans celui de Kati.
Parmi les victimes figure le
lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de combat
(RHC) de Pau (France), selon la même source.
INTERVENTION MILITAIRE DE LA
FRANCE
L'intervention française a débuté
vendredi après-midi par un raid héliporté dans la région de Konna,
non loin de Mopti au centre du Mali. Au cours de cette mission
conduite par des hélicoptères d'attaque Gazelle des forces
spéciales, quatre véhicules des islamistes du nord du Mali ont été
détruits.
Sur la demande du Mali, les troupes
françaises ont lancé vendredi l'opération Servalées maliennes
baptisée Serval qui "a pour but de mettre un coup d'arrêt brutal à
l'avancée des groupes djihadistes vers le Sud du Mali et d'assurer
la sécurité des 5.000 ressortissants français dans le pays", selon
un communiqué du ministère français de la Défense.
Dans la nuit de vendredi à samedi,
quatre Mirage 2000D de l'armée française ont effectué des frappes
dans le Nord du Mali.
Par ailleurs, près de 200
militaires français son attendus à Bamako, en provenance du Tchad.
En France, une compagnie du 2e régiment d'infanterie de marine
devrait se rendre au Mali samedi.
Le ministre de la Défense,
Jean-Yves Le Drian, a annoncé, samedi lors d'une conférence de
presse, que des unités françaises ont été déployées à Bamako "pour
contribuer à la protection de Bamako et pour assurer la sécurité de
nos ressortissants".
Vendredi, la France a demandé au
Conseil de sécurité de l'ONU " d'accélérer la mise en oeuvre de la
résolution 2085", résolution présentée par la France et adoptée le
20 décembre dernier, qui autorise notamment le déploiement d'une
force ouest-africaine de 3. 300 militaires au Mali.
MOBILISATION DE LA CEDEAO
Après le lancement de
l'intervention militaire par les troupes française, la sous-région
ouest-africaine a sonné la mobilisation pour voler au secours du
Mali.
Le chef d'Etat de Côte d'Ivoire
Alassane Ouattara, qui préside la Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'Ouest ( CEDEAO), a autorisé l'envoi immédiat de
troupes pour épauler l'armée malienne dans son offensive contre les
Islamistes.
"Les premiers soldats de la force
de la Mission internationale de soutien (MISMA) pourraient être aux
côtés des troupes maliennes ce dimanche", a confirmé le ministre
ivoirien de l'Intégration africaine, Ally Coulibaly.
Samedi soir, le ministre sénégalais
des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a annoncé l'envoi par son
pays de 500 soldats au Mali, d'ici "quelques jours", dans le cadre
du contingent de la CEDEAO.
Le Burkina Faso, le Niger et le
Nigéria ont aussi l'envoi chacun d'un contingent d'au moins 500
soldats pour prêter main forte au Mali en vue de repousser les
islamistes.
Dimanche, M. Coulibaly a déclaré
que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest
(CEDEAO) convoquerait un sommet extraordinaire, mercredi à Abidjan,
sur la situation sécuritaire au Mali.
"Les chefs d'Etat se réuniront pour
consulter et évaluer la situation," a-t-il déclaré à Abidjan.
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