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Au Maroc, 30 % des habitants ne
savent ni lire, ni écrire, indique un récent rapport de la
Direction de la lutte contre l'analphabétisme (DCLA) qui vient de
tomber sur la table du ministre marocain de l'Education Nationale,
M. Mohamed El Ouafa.
Si les indicateurs sur le nombre de
Marocains analphabètes sont en baisse, la majorité de ceux-ci vit
dans des régions rurales avec une prédominance, d'après la DCLA,
dans la région du Sud et Chichaoua (centre du Maroc). Lancé en 2004
après l'adoption d'une Stratégie nationale d' alphabétisation et
d'éducation non formelle, le Programme national d'alphabétisation
de la Direction de la lutte contre l' analphabétisme s'est donné
pour objectif d'éradiquer l' analphabétisme au Maroc d'ici
2015.
La gestion du programme est
décentralisée au niveau des délégations provinciales, et
l'exécution du programme est assurée par des associations locales.
Au fait, le gouvernement marocain a mis en oeuvre, depuis 2002, une
stratégie intégrée de lutte contre l'analphabétisme, un fléau qui
handicape sérieusement le développement socioéconomique du
pays.
L'intensification des programmes de
lutte contre ce fléau s'est accompagnée d'une amélioration continue
des indicateurs d' alphabétisation. Ces évolutions se sont
traduites par une baisse remarquable du taux d'analphabétisme de la
population âgée de 10 et plus.
Les femmes sont plus touchées par
ce fléau puisque 47% d'entre elles sont analphabètes contre 31%
pour les hommes. Selon la direction de lutte contre
l'analphabétisme au Maroc, le nombre de bénéficiaires des
programmes d'alphabétisation a enregistré une hausse importante au
cours des dernières années, passant de 286. 000 au cours de la
saison 2002-2003 à plus de 700.000 lors de la saison 2011-2012,
réduisant ainsi le taux d'analphabétisme au Maroc de 43% en 2004
(selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitat) à
environ 30% en 2010 selon les dernières estimations.
Ces efforts ont été accomplis grâce
notamment à l'Initiative nationale pour le développement humain
(INDH). Cette initiative vise la réduction des déficits sociaux en
particulier dans les quartiers urbains pauvres et les communes
rurales les plus démunies (équipements et services sociaux de base,
tels que la santé, l'éducation, l'alphabétisation, l'eau,
l'électricité, l'habitat salubre, l'assainissement, le réseau
routier), tout en adoptant une action plus imaginative et plus
résolue en direction du secteur informel et l'aide aux personnes en
grande vulnérabilité ou à besoins spécifiques.
Une attention particulière a
également été donnée aux activités génératrices de revenus (AGR),
qui constituent un moyen efficient de lutte contre la pauvreté en
milieu rural et contre l'exclusion en milieu urbain.
Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) s' inscrivent dans ce cadre. En quête d'un
monde en paix et plus juste, ils ambitionnent de permettre, à
l'horizon 2015, aux populations pauvres d'accéder à une vie
meilleure; en l'occurrence l'accès à une nourriture et un revenu
adéquats; à l'éducation et aux services de santé de base; à l'eau
potable et à l' assainissement et à l'autonomisation des
femmes.
De même, la charte nationale
d'éducation et de formation, entrée en vigueur en l'an 2000, se
fonde sur une mobilisation nationale pour la rénovation de l'école.
La Charte considère l' alphabétisation comme le second pilier de la
réforme du système éducatif et de la promotion de la formation au
Maroc.
Les objectifs stratégiques adoptés
visent la réduction du taux d'analphabétisme à moins de 20 % en
2012 avec l'éradication de ce fléau en 2015 et la réduction de
l'analphabétisme parmi la population active à un taux inférieur à
10%. F
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