Le bureau du Sénat français a
annoncé mercredi la levée de l'immunité parlementaire du sénateur
et président du Conseil général du département des
Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini.
Cette mesure était demandée par le
juge d'instruction afin d' entendre l'élu marseillais sous statut
de garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire. Selon le juge
marseillais Charles Duchaine, il existe "une ou plusieurs raisons
plausibles" de soupçonner le président du Conseil général des
Bouches-du-Rhône d'avoir commis les délits de corruption passive,
trafic d'influence et association de malfaiteurs.
La mesure de garde à vue serait
justifiée par "la très grande complexité de l'affaire et le
caractère mafieux de l'organisation mise à jour", avec des
connexions entre le frère du sénateur, actuellement en détention,
et plusieurs personnes liées au grand banditisme.
Dans un communiqué, le Sénat
souligne qu'il ne s'est pas prononcé "ni sur le fond du dossier, ni
sur l'exactitude des faits, ni sur la procédure suivie par le juge
». Le bureau du Sénat rappelle également "que la présomption
d'innocence bénéficie aux parlementaires comme à n'importe quel
citoyen".
L'association Anticor, qui lutte
"contre la corruption et la moralisation de la vie publique", a
annoncé mardi, Journée internationale de lutte contre la
corruption, sa prochaine constitution de partie civile dans
"l'affaire dite Guérini confiée au juge Charles Duchaine".
Selon la présidente d'Anticor,
"certains éléments, par leur ampleur, leur gravité, leur caractère
méthodique et organisé laissent entrevoir un véritable système de
corruption dans les Bouches-du-Rhône avec des ramifications en
Corse, en Suisse, au Luxembourg". Fin
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