Le Conseil de sécurité de l'ONU a
condamné mardi l'arrestation du Premier ministre malien Cheick
Modibo Diarra par les forces armées du pays, qui a conduit à la
démission du gouvernement de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
« Les membres du Conseil de
sécurité affirment leur volonté d' envisager des mesures
appropriées, y compris des sanctions ciblées,contre ceux qui
empêcheraient la restauration de l'ordre constitutionnel, ou qui
prennent des mesures sapant la stabilité du Mali », a indiqué un
communiqué de presse publié par cet organe de 15 membres.
M. Diarra, Premier ministre du
gouvernement de transition malien, a annoncé sa démission et
dissout le cabinet tôt mardi, plusieurs heures après son
arrestation par des troupes soutenant l'ex-meneur de coup d'État
Amadou Sanogo.
Le Conseil de sécurité a souligné
qu'un tel événement était contraire aux appels exprimés de manière
répétée dans ses résolutions antérieures à un arrêt des ingérences
des forces armées du Mali dans le travail des autorités de
transition du pays.
Dans un communiqué de son
porte-parole, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit
préoccupé par les circonstances qui ont conduit à la démission du
Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra.
« Le secrétaire général appelle à
nouveau à la cessation des ingérences militaires dans la politique,
et appelle les dirigeants maliens à résoudre tout problème éventuel
de manière pacifique », indique le communiqué.
Dans son communiqué, le Conseil a
également réitéré son soutien au travail du président intérimaire
du Mali, Dioncounda Traore, « conformément avec l'accord cadre du 6
avril 2012 conclu sous l'égide de la CEDEAO », appelant M. Traore à
désigner rapidement un nouveau gouvernement d'unité nationale.
« Les membres du Conseil de
sécurité appellent les autorités de transition du Mali à accélérer
l'établissement d'une feuille de route pour la transition, par un
dialogue politique large et ouvert, à restaurer pleinement l'ordre
constitutionnel et l'unité nationale, y compris en organisant des
élections pacifiques, ouvertes et crédibles dès que possible », a
déclaré le communiqué.
De plus, le conseil de sécurité a
souligné son engagement à autoriser aussi vite que possible le
déploiement d'une mission internationale de soutien au Mali, sous
direction africaine.
M. Diarra, Premier ministre
intérimaire depuis le mois d' avril, avait appelé à une
intervention militaire internationale dans le Nord-Mali, envahi par
des rebelles regroupant des séparatistes et des groupes affiliés à
Al-Qaïda.
On ignore encore si sa démission
affectera le processus d' intervention militaire prévu dans le nord
du Mali.
La Communauté économique des États
d'Afrique de l'Ouest ( CEDEAO), dont le Mali est membre, a soumis
le mois dernier à l' approbation du Conseil de sécurité de l'ONU un
plan détaillé dans la perspective de déployer plus de 3 000 soldats
dans le nord du Mali, probablement l'année prochaine. F
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