Au lendemain de sa rencontre à
Paris avec son homologue français François Hollande, le président
ivoirien Alassane Ouattara a appelé mercredi à une intervention
rapide au Mali, rappelant le soutien français et soulignant le
danger de l'occupation du nord du pays par les terroristes.
"Le président Hollande suit de très
près ce dossier, nous apporte un soutien important et nous avons
besoin de ce soutien au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il
faut une intervention rapide au Mali", a déclaré mercredi matin M.
Ouattara au micro d'Europe 1.
"C'est urgent, parce que le
Nord-Mali est occupé par des terroristes, par des trafiquants de
drogue et nous ne pouvons pas accepter cela. Il y a des risques
pour toute la sous-région, pour le continent et même pour
l'Europe", a-t-il ajouté.
Il a également souhaité que le
Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution avant
la fin de l'année pour permettre une intervention début 2013.
"Les Maliens souffrent (...) Nous
ne pouvons pas permettre que cette situation perdure. Nous
demandons au Conseil de sécurité d'agir rapidement, si possible au
mois de décembre", a ajouté M. Ouattara.
"C'est ce que j'ai demandé hier au
président Hollande. Il m'a dit qu'il ferait tout pour qu'il en soit
ainsi. Il parlera bien sûr aux autres membres du Conseil de
sécurité", a poursuivi le président ivoirien.
"Si nous avons une résolution en
décembre, nous espérons pouvoir organiser cette intervention dès le
premier trimestre", a-t-il précisé.
Les quelque 3 000 soldats de la
Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) annoncés en
novembre sont prêts à intervenir au Nord-Mali, toujours selon M.
Ouattara.
"Nous avons déjà mis en place une
force d'intervention de plus de 3 000 personnes (parmi les pays de
la CEDEAO) et nous sommes prêts à intervenir, mais nous voulons le
feu vert du Conseil de sécurité des Nations Unies".
"Les pays voisins sont pressés
d'intervenir, les troupes sont en entraînement et il est urgent que
le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte cette résolution
(autorisant une intervention armée au Nord-Mali)", a ajouté le
président ivoirien.
"Nous ne voulons pas que notre
sous-région devienne une région occupée et encadrée par les
terroristes", a-t-il conclu.
Par ailleurs, le président ivoirien
avait appelé, mardi à Paris, les bailleurs de fonds internationaux,
à soutenir à hauteur de 2017 milliards de FCFA (soit environ 4
milliards de dollars américains ou 3 milliards d'euros) le
développement de la Côte d'Ivoire pendant la période 2013-2015.
La Côte d'Ivoire est en train de
réussir son décollage économique. Mais les investissements publics
ne pourront pas être financés entièrement sur ses ressources
propres. C'est pourquoi "nous sollicitons votre aide pour couvrir
les besoins de financement publics", qui s'élèvent à environ 3
milliards d'euros pour la période 2013-2015, a déclaré le chef
d'Etat ouest-africain à l'ouverture de la conférence internationale
consacrée au financement du plan national de développement (PND)
2012-2015 de la Côte d'Ivoire, mardi à Paris, dans les locaux de la
représentation de la Banque mondiale.
M. Ouattara est en déplacement dans
la capitale française, afin de défendre son ambitieux projet de
politique économique et d'obtenir les quelque 16 à 17 milliards
d'investissements jugés nécessaires pour sa mise en œuvre.
En marge de cette conférence
importante pour l'avenir économique d'Abidjan, le président
Ouattara a été reçu mardi soir au palais présidentiel de l'Elysée,
à Paris, par son homologue français, François Hollande.
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