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Cacao : le Cameroun projette une production annuelle de 600.000 t à2020

Cinquième producteur mondial derrière la Côte d'Ivoire, le Ghana, l'Indonésie et le Nigeria, le Cameroun projette de porter sa production annuelle de cacao de 230. 000 tonnes actuellement à 600.000 tonnes d'ici à 2020, a annoncé mercredi le ministre camerounais du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana lors d'un festival national du cacao à Mbalmayo, non loin de Yaoundé.

"C'est un objectif à l'horizon 2020 avec pour souci précisément d'en transformer la moitié autant que faire se peut, pour une double motivation : donner de la valeur ajoutée, c'est-à-dire donner un revenu additionnel aux producteurs qui ne se contenteront pas simplement d'exporter la fève, la matière première ; mais également pouvoir donc inciter à cette production grâce à la production du chocolat sur place et de tous les produits cacaotés", a expliqué le ministre à Xinhua.

En nette augmentation par rapport aux saisons précédentes, la production actuelle de 230.000 tonnes est issue de sept bassins de production représentant sept des dix régions administratives du Cameroun, à savoir le Centre, l'Est, le Littoral, l'Ouest, le Sud, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Quelque 600.000 planteurs sont recensés pour un total d'environ 400.000 hectares exploités.

Comme dans les autres pays producteurs à commencer par la Côte d'Ivoire, numéro un mondial, la cacaoculture camerounaise fait cependant face à une multitude de défis allant du vieillissement du verger et des producteurs au phénomène de changement climatique en passant par un prix certes plus élevé qu'ailleurs mais toujours peu attractif pour les producteurs, le difficile accès de ceux-ci aux crédits, la faiblesse de productivité due aux ravageurs et maladies, etc.

Dans la recherche de l'amélioration de la productivité, le ministre du Commerce préconise qu' "il est essentiel que nous ne soyons pas dépendants exclusivement de la fluctuation des prix sur le marché international. Nous pouvons déterminer un prix local, j' intègre tous les marchés périphériques".

Selon lui, le Cameroun gagne à s'intéresser l'immense marché nigérian qui représente 170 millions de consommateurs. "Le Nigeria est certes producteur mais c'est un petit producteur par rapport à sa population. C'est un marché à conquérir, il y a toute la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale, dont le Cameroun est membre avec le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad, NDLR)".

L'offensive préconisée va jusqu'à la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) qui, en plus des six Etats membres de la CEMAC, regroupe en outre, pour un total d'environ 160 millions d'habitants, l'Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et Sao Tom & Principe.

Introduit depuis 1887 par l'administration coloniale allemande, le cacao a rapporté en 2010 plus de 250 milliards de francs CFA ( environ 500 millions USD) au budget de l'Etat, soit environ 2% du produit intérieur brut (PIB), 6% du PIB du secteur primaire et 30% du sous-secteur des produits agricoles à l'exportation et à la transformation, d'après les estimations officielles.

Il représente par ailleurs une valeur de 28% des exportations non pétrolières et 40% des exportations du secteur primaire.

Pour le marché international, ce cacao se targue d'offrir des avantages tels qu'une poudre rougeâtre, une grosseur homogène des fèves tout le long de la campagne (95 à 104 fèves au 100g), une bonne tradition de fermentation qui dégage beaucoup d'arôme et de goût, une bonne acidité associée à une amertume et un goût corsé puis une bonne teneur en beurre.

En matière de recherche, des progrès sont évoqués concernant l' amélioration génétique et la sélection des clones aboutissant à la mise au point d'une liste de clones à utiliser comme parents dans les champs semenciers, à en croire le directeur général de l' office national du cacao et du café (ONCC, étatique), Michael Ndoping, actuel vice-président de Conseil international du cacao ( ICCO) et porte-parole des pays producteurs.

"Ceux-ci, ainsi que leurs hybrides sont résistants à la principale maladie de la cacaoyère camerounaise, à savoir la pourriture brune", a-t-il expliqué lors d'une conférence internationale présidée mercredi à Mbalmayo, localité située à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Yaoundé, par le ministre du Commerce en marge de Festicacao 2012 sur le thème "Le marché du cacao, quel avenir ?", une initiative du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC).

Selon Ndoping, l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD, organisme sous tutelle du ministère de la Recherche scientifique et de l'Innovation) dispose aussi de clones pouvant produire 1,2 tonne à l'hectare (contre 300 à 400 kilos pour les anciennes variétés de cacaoyer) et qui ne demandent qu'à être vulgarisés.

Agence de presse Xinhua     2012/11/08

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