Le SY Rainbow Warrior, un navire de
l'organisation environnementale Greenpeace, en actuellement en
tournée dans l'océan Indien, ne pourra pas faire escale à
Port-Louis du 12 au 14 octobre, comme le prévoient les responsables
de Greenpeace International, rapporte la presse dominicale
mauricienne du 29 septembre.
Le gouvernement mauricien a refusé
l'accès à son port en raison de prises de positions de l'ONG contre
les intérêts de la République de l'océan Indien, écrit le journal
week-end.
La première raison derrière le
refus de Maurice concerne l' appui inconditionnel accordé par
Greenpeace aux autorités britanniques dans le projet controversable
de créer un parc marin protégé dans l'archipel des Chagos.
Port-Louis a officiellement dénoncé
la position "hypocrite" de Greenpeace dans ce dossier.
"Le gouvernement de la République
de Maurice regrette profondément que Greenpeace International a
choisi de fermer les yeux sur l'excision illégale de l'archipel des
Chagos par le Royaume-Uni à partir du territoire de la République
de Maurice, en dépit de la large reconnaissance internationale, y
compris de l'Union africaine, du Mouvement des non-alignés et le
Groupe des 77 et de la Chine, de la souveraineté de la République
de Maurice sur les Chagos", déclare Port-Louis.
Pour le gouvernement mauricien,
l'attitude de Greenpeace relève de la pure hypocrisie car "ces
défenseurs déclarés de l' environnement savent pertinemment bien
que le projet de Parc marin protégé aux Chagos exclut
spécifiquement la base militaire et nucléaire des Américains de
Diego-Garcia, la seule île de l' archipel susceptible de produire
des déchets en tous genres pour polluer l'environnement."
Port-Louis dénonce le silence de
Greenpeace International sur cet aspect du soi-disant projet
environnemental de la Grande- Bretagne.
Port-Louis soutient que le projet
de Parc marin protégé aux Chagos n'est qu'un subterfuge pour
bloquer tout éventuel retour des Chagossiens dans leurs îles
natales.
Une hypothèse qui a été confirmée
par "les messages confidentiels de Wikileaks" qui, par ailleurs,
ont été déclarés admissibles devant la Haute Cour de Londres dans
la contestation du projet.
"Greenpeace International ne peut
ignorer ce détail, à moins que cette ONG n'ait d'autres intérêts à
défendre", laisse-t-on entendre de source du gouvernement
mauricien.
La deuxième raison de l'opposition
de Maurice à la présence du SY Rainbow Warrior est l'opposition de
l'ONG contre les opérations de thoniers senneurs dans l'océan
Indien. Une position susceptible de nuire aux intérêts du avec des
conséquences néfastes pour le Seafood Hub (centre halieutique) de
Port-Louis.
Depuis ces derniers mois, cette ONG
réclame l'interdiction des thoniers senneurs en avançant que le
stock de poissons, particulièrement de thon, aurait un stade avancé
d'épuisement dans cette partie de l'océan Indien.
"Les thèses défendues par
Greenpeace International sont en net déphasage, pour ne pas dire en
nette contradiction, des conclusions des études scientifiques
menées par la FAO et l'Indian Ocean Tuna Commission garantissant
que le stock est relativement stable. Cette campagne contre les
thoniers senneurs représente une véritable menace pour les
activités des conserveries de thon à Maurice avec d'importants
investissements en voie de réalisation. Nous avons à prendre des
mesures de précaution et être vigilants pour ne pas mettre en péril
un secteur économique de cette envergure", déclare le gouvernement
mauricien.
Une interdiction des campagnes de
pêche avec la participation de thoniers senneurs dans l'océan
Indien mettra à rude épreuve l' approvisionnement en matière
première les trois conserveries de thon en opération et une
quatrième annoncée pour l'année prochaine.
Port-Louis envisage maintenant de
mettre en place une coordination des autres pays de l'océan Indien
comme les Seychelles ou La Réunion, également menacés, pour contrer
l' offensive de Greenpeace dans la région. F
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