Plusieurs patrons français ont
appelé jeudi à améliorer la compétitivité industrielle de la
France, notamment dans le secteur automobile.
Alors que le Salon mondial de
l'Automobile de Paris ouvrait ses portes ce jeudi matin à la
presse, le quotidien français Le Figaro a titré sur "l'appel de
Ghosn au gouvernement", publiant une interview du
président-directeur général (PDG) de Renault.
Carlos Ghosn "attend très vite des
mesures en faveur de la compétitivité", souligne le journal. Il
s'agit de "régler les problèmes de flexibilité et de coût du
travail", qui nuisent à l'attractivité de la France sur le plan
industriel.
"L'amélioration de la compétitivité
de la France est un sujet de survie pour Renault", a insisté M.
Ghosn, rappelant les liens étroits qu'a toujours entretenu son
groupe avec l'histoire et la culture de l'Hexagone.
Le PDG a dit attendre de l'Etat
français, qui détient à l'heure actuelle 15% du capital du célèbre
constructeur automobile tricolore, "des choix et un plan d'action"
afin de réduire le coût du travail et d'accroître la flexibilité de
l'emploi en France.
A ses yeux, "il n'y a aucun doute :
la conservation de l'emploi est liée à la compétitivité", ce qui
demandera des efforts aussi bien de la part des pouvoirs publics
que des salariés du groupe.
"Vous ne pouvez pas vous engager à
préserver à tout prix des emplois, si cela met en péril
l'entreprise", a souligné M. Ghosn, qui a toutefois écarté tout
plan social pour le moment en raison de la "profitabilité" de
Renault.
Le ton est quelque peu plus
pessimiste au sein de l'autre fleuron de l'industrie automobile
hexagonale : PSA Peugeot Citroën, qui a décidé cet été de supprimer
8.000 postes et de fermer une usine au niveau national.
Dans une interview au journal
économique Les Echos, parue également jeudi, son dirigeant,
Philippe Varin, a déclaré que PSA n'était pas le seul constructeur
en difficulté et que d'autres groupes devraient fermer des unités
de production sur le Vieux Continent.
"Certains de nos concurrents en
Europe perdent encore plus d'argent que nous sur chaque voiture
vendue. La situation actuelle n'est pas tenable", a-t-il
indiqué.
"Il est extrêmement important
d'alléger les charges sur les emplois industriels", a estimé M.
Varin, qui a considéré qu'une baisse du coût du travail de 5 à 10%
serait bénéfique au groupe.
Le président de Mitsubishi France,
Jean-Claude Debard, a, lui aussi, renchéri en ce sens. Tout en
rappelant son rôle d'importateur de voitures étrangères, il a
souligné l'importance de la bonne santé de l'industrie automobile
nationale pour la vitalité du marché français.
"Il faut aider en cela les
constructeurs en facilitant leur travail, c'est-à-dire en
réduisant, effectivement, le coût du travail en France par les
taxes", a-t-il préconisé, tout en rejetant l'idée de promouvoir un
patriotisme économique, car, si ce courant gagnait le reste du
monde, cela nuirait aux exportations françaises. Fin
|