A quatre jours du second tour de l' élection présidentielle française, le débat qui opposera mercredi soir le président de la République à son concurrent socialiste François Hollande apparaît comme la dernière chance de convaincre pour le président sortant, toujours distancé d'au moins 7 points dans les sondages par son challenger.
Bien qu'un candidat en tête dans les sondages de l'entre-deux- tours n'a jamais été battu par son challenger, Nicolas Sarkozy ( Union pour un mouvement populaire, UMP, crédité d'environ 46 % au 2nd tour) veut croire à la victoire contre François Hollande ( Parti socialiste, PS, crédité d'environ 54 % au 2nd tour).
Invité du Syndicat de la Presse quotidienne régionale le 27 avril, Nicolas Sarkozy avait déclaré croire à une belle surprise le soir du 6 mai (second tour), estimant que les résultats du premier tour n'avaient pas confirmé une poussée de la gauche (43, 75 % au total) ou une véritable adhésion au candidat socialiste arrivé en tête (28,63 %).
Néanmoins, comme l'a indiqué Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion publique à l'IFOP, lors d'un débat avec le journal Le Monde le 23 avril, les réserves de voix dont dispose le président-candidat sont nettement moins importantes qu'en 2007, les niveaux de report de voix dans l'électorat de François Bayrou (Mouvement démocratique, centre, 9,13 % au 1er tour) et de Marine Le Pen (Front National, extrême droite, 17,9 % au 1er tour) étant moins bons qu'à l'époque. S'il veut réduire son écart avec François Hollande et espérer passer en tête, Nicolas Sarkozy doit donc largement rassembler au-delà de son camps, ce qu'il s'est employé à faire tout au long de l'entre-deux-tours en soulignant les points de convergence entre son programme et celui de la candidate du Front National.
En effet, comme le rappelle Jérôme Fourquet, "l'électorat de Marine Le Pen, ou en tout cas une bonne partie de celui-ci, se trouve plus proche de Nicolas Sarkozy que de François Hollande sur des questions aussi sensibles que le droit de vote pour les étrangers ou la régularisation des sans-papiers".
Si le président ne manquera probablement pas mercredi soir de se démarquer de son concurrent sur ces questions, de nombreux autres thèmes figurent également à l'ordre du jour de la rencontre entre les deux candidats qui devrait être suivi par quelque 20 millions de téléspectateurs.
D'après le Journal Le Monde, Nicolas Sarkozy et François Hollande seront notamment invités à s'exprimer sur des sujets aussi variés que l'immigration, la justice et la police, l'emploi et la compétitivité, les comptes publics, les retraites, l'Europe, le nucléaire, l'école, la laïcité ou encore les sujets sociétaux comme l'euthanasie, le mariage gay, le droit d'adoption pour les couples homosexuels et la dépénalisation de l'usage du cannabis. |