L'ancien chef de l'Etat français Valéry Giscard d'Estaing a annoncé, dans une interview publiée jeudi dans le journal Le Parisien, qu'il voterait pour le président sortant Nicolas Sarkozy, au second tour de la présidentielle, le 6 mai prochain.
"Je voterai pour Nicolas Sarkozy", a-t-il affirmé, désignant le candidat de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, droite) comme "le plus crédible pour redresser le pays".
Soulignant s'exprimer en "homme libre", M. Giscard d'Estaing, qui a dirigé la France de 1974 à 1981, a dit avoir formé son opinion "en observant la situation de (son) pays qui est mauvaise et risque de s'aggraver".
"On nous offre le choix entre deux approches : la facilité ou le redressement", a-t-il estimé, faisant référence aux programmes des deux candidats à la présidentielle restés en lice : le président sortant Nicolas Sarkozy et le socialiste François Hollande.
La politique de facilité, attribuée par M. Giscard d'Estaing à M. Hollande, "exposerait (la France) à des manœuvres du milieu de la spéculation internationale" et "(la) ferait montrer du doigt par tous les experts", a-t-il regretté.
"Ne nous y trompons pas : la France est sur la liste après la Grèce, le Portugal, l'Italie et l'Espagne", a-t-il souligné, ajoutant qu'une politique de facilité serait perçue comme "une fragilité".
"A l'inverse, une politique de redressement (défendue par M. Sarkozy, selon l'ancien président français de droite) permettra à la France et aux Français de s'en sortir dans de meilleures conditions", a-t-il considéré.
A ses yeux, "il est plus facile pour Nicolas Sarkozy de changer sa manière de gouverner que pour François Hollande de changer la manière démodée de penser du PS", car la gauche française "n'a toujours pas de culture économique".
Enfin, fort de sa longue expérience politique, M. Giscard d'Estaing a estimé que le débat télévisé d'entre-deux-tours qui doit opposer M. Sarkozy à M. Hollande, le 2 mai prochain, pourrait jouer un rôle charnière.
"Un vrai débat peut faire gagner ou perdre, aujourd'hui encore", a-t-il jugé, rappelant que le socialiste François Mitterrand, qui avait finalement été élu président en 1981, "pensait y avoir perdu l'élection de 1974".
"Nous en avions parlé tous les deux par la suite et il m'avait confié : 'Votre phrase Vous n'avez pas le monopole du cœur m'a déstabilisé, elle m'a coupé le souffle. Ce soir-là, j'ai perdu 300.000 électeurs' ", s'est-il remémoré. |