Le président français et candidat de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) qualifié pour le second tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy, a affirmé jeudi vouloir parler aux électeurs de Marine Le Pen sans pour autant souscrire aux thèses du Front National (FN).
"On ne peut pas dire que ces gens-là (les électeurs du Front National) sont des fascistes, enfin, ça n'a pas de sens (...) Je veux parler à ces personnes", a déclaré jeudi matin le président-candidat sur France Inter.
"Lorsque je dis que pour qu'un étranger accueilli en France puisse s'intégrer il faut qu'il maîtrise le français et les valeurs de la République avant d'entrer, en quoi est-ce un reniement des valeurs d'humanisme ? Qu'est-ce qu'il y a de choquant dans cela ?", a-t-il lancé.
"Lorsque je dis, je persiste et je signe qu'on ne peut pas accepter en France une immigration qui ne serait motivée que par l'attrait de prestations sociales les plus généreuses d'Europe dans le contexte des déficits qui sont les nôtres, qu'y a-t-il d'humiliant à cela ?", a-t-il poursuivi.
"La République permet à Marine Le Pen d'être candidate, donc ceux qui votent pour une candidate autorisée par la République à se présenter doivent être des démocrates. Ces 6,5 millions de Français (...) ne sont pas séduits par les thèses de l'extrême droite (...), j'en suis absolument certain", a estimé le président français.
"Il y a une différence entre le raciste qui voit dans toute personne étrangère l'ennemi, ce qui est absurde, ce qui est choquant, ce qui est moralement inacceptable, et celui qui considère que quand on accueille trop de monde à un moment donné ça crée un rejet et ça bloque le système d'intégration à la française", a-t-il expliqué.
M. Sarkozy a par ailleurs réitéré son refus de passer tout accord avec le Front National.
"Il y a tout un tas de choses qui fait que je ne ferai pas accord avec eux. La question de la participation d'un ministre du Front National ne se pose même pas, tout le monde le sait (...) je ne ferai pas d'accord avec eux", a-t-il affirmé.
"Moi je parle aux électeurs qui n'appartiennent ni à Marine Le Pen, ni à François Bayrou, ni à Nicolas Sarkozy, qui sont libres", a conclu le président-candidat.
Selon les analystes, Nicolas Sarkozy, arrivé en deuxième position au premier tour de l'élection présidentielle derrière le candidat socialiste François Hollande, devra chercher à convaincre une partie des électeurs de Marine Le Pen, qui a obtenu 17,9% des voix au premier tour, de voter en sa faveur s'il veut l'emporter au second tour le 6 mai. |