Le candidat socialsite François Hollande et le président-candiat Nicolas Sarkozy ont réussi dimanche à décrocher, sans surprise, les deux billets pour le second tour de l'élection présidentielle française, lors du premier tour du scrutin, qui est toutefois marqué par une nouvelle percée du Front national (FN, extrême-droite), dont la candidate Marine Le Pen, arrivée à la troisième place, devrait obtenir environ 20% des voix, contre tout sondage annoncé avant le vote.

Selon les premières estimations officielles annoncées vers 22H00 (heure locale) par le ministère de l'Intérieur, François Hollande, candidat du Parti socialiste (gauche), ont obtenu 27,90% des voix, devançant Nicolas Sarkozy, président sortant et candidat de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), avec 26,68% des voix, alors que Marine Le Pen s'est vue créditée de 19,30% des voix.

La candidate du FN, qui menait à 43 ans sa première campagne dans le sillage de son père Jean-Marie Le Pen, signe ainsi le meilleur score présidentiel de l'extrême droite française sous la Ve République.

Lors de l'élection présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen avait obtenu 16,8% des voix au premier tour, surpassant le candidat socialite Lionel Jospin pour arriver à la deuxième position, ce qui avait apporté au fondateur du FN la possibilité de défier Jacques Chirac au second tour.

Bien que largement battu par l'ancien président au second tour, le score réalisé par Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2002 était perçu comme une percée importante du FN, une montée considérable de l'influence de cette formation extrême droite sur le plan politique en France.

Dès l'annonce des premières estimations du premier tour dimanche après 20H00, avec la fermeture des derniers bureaux de vote, les dix candidats se sont tous exprimés devant leur électorat respectif.

"Les Français (...) m'ont répondu ce soir en me permettant d'être le mieux placé pour devenir le prochain président de la République", a déclaré François Hollande dans son fief de Tulle ( Corrèze), et d'ajouter: "Je suis le candidat du rassemblement pour le changement".

Le résultat du premier tour "représente une sanction du quinquennat qui s'achève, un désaveu pour le président sortant dont le discours tout au long de ces derniers mois a fait le jeu de l'extrême droite ", a encore dit le candidat socialiste, en référence au score de Marine Le Pen.

Côté candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est dit néanmoins confiant de l'emporter et a réclamé l'organisation de trois débats avec son rival socialiste afin de permettre aux Français de faire "un choix dans la clarté".

"Je souhaite remercier tous ceux qui m'ont soutenu dès le premier tour, grâce à leur mobilisation nous pouvons aborder le second tour avec confiance", a déclaré le président sortant, candidat à sa propre succession.

Il a fait savoir en outre qu'il entendait continuer de mener campagne jusqu'au 6 mai sur les thèmes, très conservateurs, qu'il a développés jusqu'ici comme le respect des frontières, l'immigration, le travail et la sécurité.

Quant à Marine Le Pen, elle a affirmé que "la bataille de France ne fait que commencer et que "rien ne sera plus comme avant " à l'issue du premier tour de cette présidentielle.

La candidate du FN a également déclaré qu'elle donnerait son opinion sur le second tour le mai, appelant "tous les Français à venir sur la place de l'Opéra à midi pour venir manifester notre espérance en demain".

Quelque 44,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour le premier tour de cette neuvième élection présidentielle au suffrage universel depouis 1965.

Le taux de participation au premier tour de la présidentielle sur l'ensemble de la journée s'est élevé à 78,82%, selon les estimations annoncées par le ministère de l'Intérieur peu après 21H00.

Les résultats officiels du premier tour seront proclamés officiellement mercredi prochain par le Conseil constitutionnel.