Les principaux candidats à l'élection présidentielle française, notamment le président sortant Nicolas Sarkozy et son majeur adversaire François Hollande, essaient de répondre aux préoccupations de leurs compatriotes, touchés par la crise économique et le chômage.
La France, deuxième économie au sein de la zone euro, a été frappée de plein fouet par la crise financière mondiale, cumulant une dette publique vertigineuse (plus de 1.600 milliards d'euros) et un taux élevé de chômage (près de 10% de la population active en février 2012).
Selon un sondage publié la semaine dernière par l'institut CSA, MM. Sarkozy et Hollande seront crédités d'un taux égal d'intentions de vote au premier tour (28%), tandis que Marine Le Pen se place en troisième position (16%), suivie par François Bayrou (13%) et Jean-Luc Mélenchon (11%).
M. Sarkozy se propose, s'il est réélu, de mettre la question du travail au centre de son action, notamment en subventionnant la formation des chômeurs pour faciliter leur embauche, mais aussi de contrer la désindustrialisation de l'Hexagone et sa baisse de compétitivité via la création d'une "banque de l'industrie" dotée d'un milliard d'euros ou encore une "TVA sociale" allégeant les cotisations patronales. Il a également appelé à l'instauration d'un "Buy European Act (Loi sur l'achat européen)" réservant les fonds publics de Bruxelles aux entreprises qui produisent sur le territoire de l'UE.
Il se montre, par ailleurs, ferme sur la question très controversée de l'immigration, annonçant un durcissement des conditions d'obtention de titres de séjour sur le sol français tout en prônant une nouvelle mouture plus intransigeante des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes au sein de l'Union européenne (UE) afin de mettre fin à l'Europe "passoire ".
Son principal rival, François Hollande, donné jusqu'ici favori dans les sondages, table sur un ras-le-bol des Français vis-à-vis du président sortant pour rallier leurs voix, ce qui lui a valu le reproche, formulé par le parti au pouvoir, de vouloir organiser un "référendum anti-Sarkozy" sans disposer de propositions viables.
Le programme économique de M. Hollande vise à encourager les investissements publics et privés, par le biais d'une banque disposant de "20 milliards d'euros de capitaux propres" et d'un plan épargne industrie en faveur des PME et de l'innovation, et la relocalisation des entreprises et industries sur le territoire français.
Pour financer ce programme de relance économique, M. Hollande prévoit de nouvelles mesures fiscales, notamment une modulation de l'impôt sur les sociétés selon la taille des entreprises imposées ou encore l'adoption d'une tranche d'imposition à 75% pour les revenus annuels dépassant un million d'euros.
Le centriste François Bayrou, représentant le Mouvement Démocratique (MoDem), défend "les principes d'une démocratie saine et équilibrée" et une "moralisation de la vie publique", fustigeant les deux "candidats du monopole" que sont, à ses yeux, MM. Sarkozy et Hollande.
M. Bayrou souhaite donner la priorité aux PME et à l'industrie locale afin de "réaffirmer la production française" et promouvoir une forte décentralisation de l'administration et de l'aide publique aux entreprises.
A l'extrême droite du spectre politique, Marine Le Pen, candidate du Front National (FN), avance "une planification stratégique de la réindustrialisation" participant d'une gestion économique du pays centralisée et protectionniste. Se disant " farouchement anti-immigration", Mme Le Pen souhaite notamment limiter le nombre d'immigrés admis en France à 10.000, dépassant largement l'ambition de M. Sarkozy de réduire le flux d'entrées de 180.000 à 100.000.
Jean-Luc Mélenchon, candidat très médiatisé de la coalition d'extrême-gauche française, affirme vouloir régulariser les travailleurs sans-papiers et fermer les centres de rétention où séjournent les immigrés illégaux devant être reconduits à la frontière.
Sur le plan économique, le leader du Front de gauche souhaite, établir des "visas écologiques et sociaux" sur les importations, restaurer le droit à la retraite à 60 ans ou encore augmenter le salaire minimum (Smic) mensuel d'environ 1.100 euros à 1.700 euros. |