Le sommet de l'Union européenne (UE), qui a abouti vendredi dernier à un accord sur le renforcement de la discipline budgétaire, marque "une étape décisive vers l'intégration européenne", a indiqué le président français Nicolas Sarkozy dans une interview publiée lundi par Le Moonde.
"Ce sommet marque une étape décisive vers l'intégration européenne. A ce titre, il crée les conditions du rebond et de la sortie de crise", a souligné M. Sarkozy.
"L'euro est le coeur de l'Europe. S'il explose, l'Europe n'y résistera pas. La crise de confiance et de crédibilité de l'euro faisait donc peser un risque sur la pérennité de l'Union européenne", a précisé M. Sarkozy, qui a fait savoir que les participants au sommet ont fait "tout ce qu'il était possible de faire" pour écarter un tel risque d'explosion de l'UE.
Le président français a notamment détaillé les trois principaux éléments de l'accord obtenu vendredi à Bruxelles, à savoir "la création d'une authentique gouvernance économique" et la mise en place d' "un véritable fonds monétaire européen, le Mécanisme européen de solidarité (MES)" prévue en juillet 2012 ainsi que le consentement à "un effort de discipline" consistant à faciliter le pouvoir de sanction de la Commission européenne.
M. Sarkozy a, en particulier, mis en exergue le caractère démocratique de la gouvernance économique européenne telle qu'elle a été dessinée, car sa responsabilité reviendra désormais aux chefs d'Etat et de gouvernement élus.
Cette évolution constitue, selon lui, "un progrès démocratique incontestable par rapport à la situation précédente, où tout s'organisait autour de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission et du pacte de stabilité".
Le président français a, enfin, déclaré que la prochaine étape consisterait à mettre au point "le contenu juridique de notre accord"."L'objectif est d'arriver à un traité pour le mois de mars ", a-t-il indiqué.
"Il faut bien voir que c'est une autre Europe qui est en train de naître : celle de la zone euro, où les maîtres mots seront la convergence des économies, des règles budgétaires, de la fiscalité ", a ajouté M. Sarkozy. |