La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré vendredi que les pays européens s'efforçaient de créer une union budgétaire pourvue de règles fiscales strictes, dans le cadre de la lutte contre la crise de la dette de la zone euro.

"Nous ne parlons pas seulement d'une union budgétaire, nous sommes déjà sur le point de la réaliser", a déclaré Mme Merkel lors d'un discours prononcé devant le Bundestag, le Parlement allemand.

Une union budgétaire doit être mise en place, au moins pour la zone euro, et la seule manière de le faire est de revoir en partie les traités de l'Union européenne, a-t-elle indiqué.

La chef du gouvernement allemand a par ailleurs refroidi les attentes de ceux qui souhaiteraient une intervention plus poussée de la Banque centrale européenne (BCE) dans la lutte contre la crise.

"La mission de la Banque centrale européenne n'est pas la même que celle de la Réserve fédérale des Etats-Unis ou de la Banque d'Angleterre", a-t-elle affirmé.

Elle a également réitéré son rejet des "euro-obligations" comme remède à la crise, en estimant qu'une responsabilité européenne commune était "impensable".

Cherchant à dissiper les inquiétudes de ceux qui craignent de voir l'UE devenir un "super-Etat", Mme Merkel a précisé qu'aucune institution européenne ne pourrait décider des budgets nationaux, et que la souveraineté budgétaire des pays européens resterait complètement intacte.

Ce qui est important, c'est que l'UE puisse intervenir lorsque les règles fiscales sont violées, a déclaré Mme Merkel.

La chancelière allemande, qui doit rencontrer le président français Nicolas Sarkozy pour coordonner leurs positions avant un sommet clé de l'UE prévu pour le 9 décembre, a également souligné que la crise de la dette européenne ne serait pas résolue du jour au lendemain.

"Il s'agit d'un processus, et ce processus va prendre des années", a indiqué Mme Merkel, ajoutant que la turbulence actuelle est "la pire crise depuis l'introduction de l'euro, voire de toute l'histoire de l'intégration économique européenne".