Depuis 2008 et sous l'administration Bush, les Etats-Unis tentent un déploiement militaire sur le continent africain à travers le Commandement américain pour l'Afrique (Africom), une démarche très originale mais surtout audacieuse.
Son objectif officiel est de lutter contre le terrorisme et contre tout acte criminel comme la piraterie, le trafic de drogues, la circulation des armes, etc. dans le continent africain.
L'Africom, dont le commandement est aujourd'hui basé à Stuttgart en Allemagne sous la direction du Général William Ward, a d'abord tenté d'asseoir une base territoriale en Afrique, initiative qui a échoué du fait de la réticence des Etats africains à accepter ce qui apparaît pour beaucoup comme une invasion militaire du continent.
Néanmoins, les Américains, malgré les critiques acerbes d' hommes politiques, surtout de l'Afrique australe et d' intellectuels du continent, ont tenu à mettre à exécution leur idée et de différentes manières.
Ils ont certes abandonné l'idée d'implanter une base d'Africom en Afrique. Mais, ils ont réussi à faire adhérer nombre d'Etats européens à leur démarche.
C'est pourquoi, dans le cadre de la Station maritime du partenariat africain (African Partnership Station - APS), des navires de guerre ont été positionnés dans le Golfe de Guinée, surtout entre novembre 2007 et avril 2008, avec l'implication des marines de pays européens comme la France, l'Allemagne, la Grande Bretagne, l'Espagne, etc.
C'est dire qu'Africom a réussi à convaincre les pays européens de son utilité et de la nécessité de participer à son opérationnalité.
Cependant, une initiative aussi importante a été préparée sans l'aval des Nations Unies, les Américains et leurs allés ayant tenu à écarter un certain nombre de pays y compris les Etats africains, les premiers concernés, font remarquer des observateurs.
C'est seulement lorsque le Fort Mac Henry, principale plateforme, avec les sous-marin Annapolis et Swift, est arrivé dans le Golfe de Guinée pour "y assurer la sécurité" que les marines des pays africains ont été associées avec un objectif principal de formation.
Or, une telle entreprise qui snobe les Nations Unies ne pouvait pas ne pas être dangereuse, à court, moyen ou long terme, estiment certains analystes, pour qui, la guerre en Libye a été le premier terrain d'expérimentation militaire d'Africom.
Les enjeux actuels sont liés aux ressources naturelles, indiquent les analystes, affirmant que ce n'est pas un hasard si le Golfe de Guinée et la Libye sont devenus des zones d'attraction d'Africom.
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